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Djenabou Dialo, indépendante à la recherche d’opportunités, fait partie des nombreux Belges victimes de discrimination à l’emploi. Elle témoigne des difficultés qu’elle a affrontées au cours de ses recherches : « Je me faisais rejeter au téléphone. Je pense que pour mon dernier stage, j’ai passé 114 appels et au bout du 115e, j’étais en classe, j’ai demandé à ma camarade d’appeler le même numéro à ma place pour voir si ça allait passer. Et c’est passé. »
Pour notre témoin, la raison est claire : « Ce n’était pas le même accent, ce n’était pas le même prénom. Et tout de suite, c’est passé ».
L’entraide face à la discrimination
Pour accompagner les victimes de discrimination, des initiatives existent. Par exemple, l’association Duo for a Job assiste les chercheurs d’emploi issus de profils vulnérables en leur attribuant un mentor. « Faisons confiance à la diversité », avance Guillaume Albessard, responsable communication de Duo for a Job. « Recrutons. Focalisons-nous plutôt sur les compétences plutôt que sur un nom ou une couleur de peau. Ces jeunes, ils ont des compétences, ils ont des talents. »
Une étude de l’UCLouvain met également en évidence les disparités dans la reconnaissance des plaintes selon les critères de discrimination. Par exemple, plus de la moitié des plaintes liées à la grossesse sont reconnues, tandis que seulement 20 % de celles liées à l’origine ethnique aboutissent favorablement. Ce faible taux de réussite s’explique souvent par le manque de preuves solides, une difficulté intrinsèque aux affaires de discrimination.
L’accompagnement institutionnel s’avère décisif dans ce contexte. Lorsqu’une victime collabore avec UNIA, le centre pour l’égalité des chances, les chances de voir sa plainte aboutir augmentent considérablement, avec un taux de reconnaissance atteignant 70 %. En comparaison, les plaintes des personnes qui agissent seules voient ce taux chuter à 36 %. Les chances d’obtenir gain de cause sont donc doublées en faisant appel au Centre pour l’égalité des chances. Son directeur, Patrick Charlier, ne s’en étonne pas : « On développe une expertise auprès des acteurs judiciaires qui est reconnue comme tel et qui permet de mieux argumenter le volet discriminatoire d’un dossier. »
Malgré tout, faire reconnaître une discrimination reste assez difficile en Belgique.















