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Il nous accompagne partout et sollicite en permanence notre attention. Comme la majorité des adolescents, Odile a reçu son premier téléphone à 12 ans. « J’essaye de moins l’utiliser, mais je l’ai tout le temps avec moi, c’est fou», confie-t-elle. « Je l’oublie moins que mes clés, raconte un jeune homme. Je l’ai tout le temps en main ou dans ma poche. Je sais que je l’utilise trop, je perds beaucoup de temps sur les réseaux sociaux ».
Les smartphones, de véritables casse-têtes pour les parents.
Un choix cornélien pour certains, entre céder à la norme sociale ou risquer d’exclure son enfant.
« Ils avaient un téléphone portable, pas un smartphone, pour aller à l’école et pouvoir nous contacter en cas d’urgence. Les smartphones étaient autorisés chez nous à partir de 15 ans, raconte une mère de famille. Pour les deux premiers, ça n’a pas tellement posé de problème. Pour la plus petite, la pression était déjà plus importante. »
Face aux écrans, les établissements scolaires ont pris certaines mesures, en interdisant par exemple l’usage ludique du téléphone. Alors faut-il suivre cet exemple dans la sphère privée ? Pour le psychopédagogue Bruno Humbeek, interdire c’est diaboliser.
L’idée de donner un portable qui ne permet pas des connexions aux réseaux sociaux avant un certain âge est tout à fait positive.
« Si vous interdisez l’accès aux écrans à votre enfant, il ira, probablement. Mais il ira sans vous le dire, il va changer de nom, il va aller prendre un avatar. Et s’il lui arrive quelque chose qui le met mal à l’aise, il n’osera pas vous en parler, raconte le psychopédagogue Bruno Humbeek. Moi, je suis pour les déconnexions plus douces. Et il y en a, effectivement, qui se mettent en place. Par exemple, l’idée de donner un portable qui ne permet pas des connexions aux réseaux sociaux avant un certain âge est tout à fait positive. »
Myopie, troubles du sommeil et de l’attention, ou encore isolement et anxiété. Les effets néfastes sur la santé des jeunes inquiètent, tout comme la sécurité. Au Pays-Bas, d’ailleurs, des milliers de parents, des médecins et des scientifiques se mobilisent. Ils s’engagent à ne pas fournir de smartphone aux jeunes avant 14 ans.
« Pour le moment, chacun est tout seul. Il bricole ses petites solutions, constate Bruno Humbeek. Ici, on a des parents qui se regroupent, qui ont un discours commun, qui dit attention, il faut fixer des âges d’accès. Et ce n’est pas seulement l’affaire de l’école qui a joué son rôle. Et donc, sur ce plan-là, je pense que c’est intéressant qu’on ait affaire à des parents qui se regroupent et qui deviennent ensemble un interlocuteur avec lequel on peut mettre en place des choses. »
Chez nous, les jeunes passeraient en moyenne près de 5 heures par jour sur les écrans.


















