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La crise sanitaire plonge de nombreux étudiants dans la précarité: ceux qui ont perdu leur job vont-ils recevoir une aide financière?

Les politiques formulent de plus en plus de souhaits dans cette crise. Le président du PS par exemple demande qu'une aide financière soit octroyée spécifiquement aux étudiants qui ont perdu leur job d'étudiant. Elle serait calculée sur base du dernier salaire touché par ces jobistes. En temps normal en Fédération Wallonie-Bruxelles, un étudiant sur quatre travaille pour payer ses études. Soit environ 50.000 étudiants. Avec la crise, ces jobs ont disparu et entraîné parfois les jeunes dans la précarité.

"On n'a plus d'argent. On ne peut plus peut sortir la tête hors de l'eau parce que quand on est face à notre problème sans arrêt", confie Charles, étudiant en 3e année de Chimie à Namur. Frais d'inscription, de logement ou encore de nourriture, sans aucun job et donc sans revenu, la crise sanitaire ne les a pas épargnés.

"J'ai connaissance de certains étudiants qui sont réellement dans le besoin et qui sont dans des kots minuscules et qui se retrouvent à manger régulièrement la même chose et même les impressions ça coûte quand même, l'air de rien, une petite somme d'argent", raconte Élise, étudiante en deuxième année de médecine. 

Résultat, l'objectif principal de réussir son année arrive rapidement au second plan. Certains comme Ambroise bénéficient déjà d'une bourse d'études qui l'a bien aidé: "C'est vrai qu'une aide financière ça peut vraiment aider dans le sens qu'on n'a plus le stress de se dire 'demain je vais peut-être devoir trouver un autre kot ou alors je risque de pas pouvoir payer mes livres ou je risque de ne pas pouvoir me réinscrire à unif l'année prochaine' (...à Je trouve que c'est quand même quelque chose d'important".

"Il y a urgence à prendre des mesures pour lutter contre la détresse"

L'an dernier, l'Université libre de Bruxelles a soutenu financièrement plus de 6.500 étudiants. Cette année ils sont déjà plus de 5.200 jeunes à réclamer de l'aide. "Ça met une pression sur ces milliers d'étudiants qui en fait savent pas comment ils vont devoir mettre sur la table 700, 600 euros d'un coup comme ça. Ça fait partie du phénomène notamment du coût des études et ça fait partie de la réalité quotidienne des jeunes".

En Fédération Wallonie-Bruxelles, un étudiant sur quatre travaille pour payer ses études. "Il y a urgence à prendre des mesures pour lutter contre la détresse psychologique. Il y a urgence à prendre des mesures pour lutter contre la précarité étudiante. Il y a vraiment des urgences, déclare Chems Mabrouk, présidente de la fédération étudiant.e.s francophones. Il faut pouvoir agir évidemment. On est ouvert à toutes les propositions qui pourraient permettre de soulager ces milliers d'étudiants".

Octroi d'ordinateurs portables, wifi gratuit, mises à disposition de locaux... Les universités et les autres écoles multiplient les aides spécifiques. Et pourtant pour beaucoup d'étudiants, ce n'est pas suffisant.

On doit pouvoir rembourser une partie du salaire que ces étudiants auraient gagné s’ils avaient pu travailler 

Pour les aider, le président du PS propose d'octroyer une sorte d'allocation étudiant. "Aujourd’hui comme les étudiants travaillent souvent dans des secteurs comme les cafés, les restaurants, l’événementiel, ils ne peuvent tout simplement pas travailler et ils font face à de graves difficultés sociales", souligne Paul Magnette. "Nous considérons que l’emploi étudiant doit dès lors être traité comme l’emploi salarié, comme l’emploi indépendant. Et comme il y a le chômage temporaire pour les salariés, le droit passerelle pour les indépendants, on doit pouvoir rembourser une partie du salaire que ces étudiants auraient gagné s’ils avaient pu travailler pour qu’ils puissent tout simplement couvrir les frais absolument indispensables pour financer leurs études", estime le socialiste.  

Concrètement, il propose de prendre le dernier contrat de travail pour calculer le montant de l’indemnisation à octroyer. "Un étudiant qui aurait par exemple gagné en temps normal 300 euros par mois recevrait une allocation d’environ 200 euros par mois pendant la période pendant laquelle il n’a pas pu travailler en raison de la fermeture de secteurs", explique-t-il. 

Les étudiants peuvent-ils espérer que cette mesure soit adoptée ? Paul Magnette assure en tout cas en avoir parlé avec le ministre fédéral du Travail Pierre-Yves Dermagne. "J’ai senti qu’il avait un soutien assez large pour cette mesure", assure le président du PS, tout en révélant la résistance de certains partis. 

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