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« J’avais besoin d’aide, on m’a dit de revenir lundi » : violée à deux reprises le même soir, Louise a trouvé porte close au commissariat de Namur

Par RTL info avec Roxane Josse, Christophe Clément, Audrey Michotte et Denis Caudron
À partir du 1er janvier, trois nouveaux centres de prise en charge des violences sexuelles ouvriront leurs portes. Des structures essentielles pour accompagner les victimes. Des victimes comme Louise, agressée à deux reprises à Namur. Elle témoigne.

Le 20 décembre dernier, Louise est sortie faire la fête avec des amies. La soirée bascule lorsqu’elle est emmenée en voiture jusqu’à la citadelle de Namur. Très alcoolisée, elle est violée sur la banquette arrière. « Il m’a jetée sur le siège arrière. Il a demandé à son ami de sortir de la voiture. Il a enlevé mes bas collants, déchirés, je ne sais pas. Il a enlevé ma culotte et il m’a pénétrée », raconte-t-elle.

Deux viols en une nuit

Quelques heures plus tard, Louise est agressée une seconde fois, cette fois chez elle, par un autre individu qui la raccompagnait à son domicile. Le lendemain matin, encore sous le choc, elle décide de porter plainte. Mais une manifestation se déroule alors dans le centre de Namur et le commissariat est inaccessible. Les policiers lui demandent de revenir deux jours plus tard. « Je leur dis que je me suis fait violer, que j’ai besoin d’aide. On m’a dit ; ‘revenez lundi, madame. Le commissariat est fermé.’», témoigne-t-elle.

Pourtant, les premières 72 heures après une agression sexuelle sont cruciales, tant sur le plan médical que judiciaire. Louise en est consciente. « Mon corps parle pour moi. Les traces que j’ai sur mon corps prouvent que je ne me suis pas laissée faire. »

Le rôle clé des CPVS

Face à cette situation, Louise se rend dans un centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS). Ces centres permettent notamment de rechercher des traces ADN, de photographier les lésions et de proposer un accompagnement global.

« On conseille aux victimes d’apporter des vêtements, des effets personnels ou des objets qui auraient pu être en contact avec l’auteur. Et si possible, de ne pas manger, de ne pas se laver, de ne pas boire et de ne pas uriner. Et ce, pour maximiser les chances de retrouver des traces ADN de l’auteur », explique Céline Focroulle, infirmière en chef et coordinatrice du CPVS de Namur.

Oser en parler, c’est le plus important
Marion Avril, Psychologue

Un CPVS est accessible jusqu’à un mois après l’agression. La prise en charge ne se limite pas aux soins médicaux : un suivi psychologique est également proposé, un élément central du processus de reconstruction.

Être écoutée, crue et soutenue

« Quand elles poussent la porte pour venir chercher de l’aide ici, elles font déjà le pas d’oser en parler à quelqu’un. C’est le plus important. Que ce soit un professionnel ou pas au début. C’est de pouvoir déposer un peu ce qu’on a vécu et surtout d’être cru, d’être soutenu », souligne Marion Avril, psychologue.

Entourée par ses amies, Louise ne compte pas en rester là. Elle souhaite se battre en justice pour que ces violences ne restent pas impunies. L’ouverture de nouveaux CPVS dès le 1er janvier vise justement à éviter que d’autres victimes ne se retrouvent seules face à ce type de parcours.

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