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Les crèches restent ouvertes, mais déposent un préavis de grève: "Le secteur est à bout"

Les fédérations d'employeurs et les organisations syndicales du secteur de l'Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) organiseront jeudi, le 1er avril, une journée d'action, signalent vendredi soir les syndicats en front commun. Ces derniers ont dès lors déposé un préavis de grève pour cette journée.

À l'initiative de la ministre de l'Enfance Bénédicte Linard (Ecolo), une concertation avec le secteur de l'accueil de l'enfance s'est tenue vendredi matin en présence du ministre-président Pierre-Yves Jeholet et d'une représentante du ministre du Budget Frédéric Daerden. Il a été décidé de prolonger jusqu'au 30 juin les mesures d'aides aux milieux d'accueil de l'enfance, tandis que la demande d'une vaccination prioritaire du personnel sera appuyée. "La ministre et le gouvernement ont entendu la colère émanant du secteur à la suite de l'absence de visibilité du secteur dans la gestion de la crise Covid, y compris à la suite des dernières annonces du Codeco (comité de concertation, NDLR) ", reconnaissent la CNE, la CSC Services publics, le Setca et la CGSLB. "Mais cela ne suffit pas! Les problèmes sont structurels. Sous financement. Conditions de travail pénibles. Bas salaires. Fin de carrière difficiles", énumèrent les syndicats chrétien, socialiste et libéral. "'Un espoir venait de la Réforme des milieux d'accueil. Malheureusement, le gouvernement est occupé à réduire drastiquement les ambitions de cette réforme?", déplorent-ils encore.

Pour le personnel, c'en est dès lors trop, fustigent ces organisations. Un préavis de grève vient d'être déposé et des arrêts de travail auront lieu dans les milieux d'accueil et les Services de Promotion de la santé à l'école (PSE) jeudi. À l'issue des entretiens, le secteur a été entendu mais aucune avancée concrète n'a été mise sur la table pour rencontrer ses demandes, abonde, de son côté, la fédération patronale Unessa, compétente pour la petite enfance et la santé à l'école. Cette dernière demandait "la reconnaissance et la prise en compte de l'importance du secteur de l'Enfance en ces temps de pandémie, des moyens (entre autres financiers) pour assurer l'accueil des enfants et la survie du secteur en cette période de crise, de même que la vaccination immédiate du personnel en contact direct avec les tout-petits".

L'Unessa déplorait aussi un manque de communication constructive entre le secteur et, d'une part, le cabinet de la ministre Linard et, d'autre part, son administration, l'ONE. Les autorités les ont assurés vendredi de tout leur soutien et de leur reconnaissance. La fédération espère à présent que "ces paroles prendront rapidement la forme d'actes forts et indispensables au maintien des activités du secteur des crèches. Car force est de constater qu'aucune proposition concrète ni aucune échéance n'ont été proposées par Madame Linard". "Le secteur est à bout et attend des gestes forts pour pouvoir redresser la tête. Il garde néanmoins espoir et a accueilli cette rencontre comme une avancée positive. Il attend des actes maintenant", conclut l'Unessa.

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