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"100 photographies pour 100 ans": Marc Riboud célébré à Lyon au musée des Confluences

Le musée des Confluences de Lyon célèbre à partir de vendredi le centenaire de la naissance du photographe du cru Marc Riboud, présentant cent de ses clichés parmi les plus emblématiques.

C'est la première fois que l'institution, inaugurée fin 2014 et située entre Rhône et Saône, consacre une exposition entièrement dédiée à la photo. Le choix s'est porté sur le célèbre photographe-voyageur né en 1923 à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, et décédé en 2016.

"L'idée, c'est de présenter l'univers de Marc Riboud, sa personnalité et les grands thèmes qui ont fait sa vie: le voyage, son regard sur les gens, la rue, la contemplation et les grands bouleversements du monde", explique Marianne Rigaud-Roy, cheffe de projet de l'exposition.

De l'Europe à l'Asie en passant par le Moyen-Orient et l'Amérique du Nord, le public est invité à découvrir le parcours de vie de l'ingénieur de formation, résistant à 20 ans, dont les clichés en noir et blanc sont magnifiés par une scénographie épurée.

Parmi les oeuvres exposées, la photo de "la jeune fille à la fleur" (1967), présentant une femme défiant les fusils des policiers, un chrysanthème à la main lors d'une manifestation à Washington contre la guerre du Vietnam, est la plus connue du grand public.

Celle du "Peintre de la tour Eiffel" (1953), qui immortalise un ouvrier en plein travail de restauration sur une poutrelle de la Dame de fer, le pinceau à la main, l'air guilleret, fera également le tour du monde. Cette dernière sera la première publication de Marc Riboud dans le magazine américain "Life" et son ticket d'entrée pour la célèbre agence Magnum Photos.

-"Violence des conflits"-

Le travail du Lyonnais, un familier des illustres Henri Cartier-Bresson et Robert Capa, ses pairs, participera dès lors à l'essor du photojournalisme de l'après-guerre.

De la Chine, pays que le photographe affectionnait particulièrement, les visiteurs retiendront la déambulation d'un Pékinois dans "une Cité interdite sous la neige" (1957), mais aussi le quotidien des habitants d'une rue de la capitale chinoise connue pour ses boutiques d'antiquités dans "Fenêtres d'antiquaire" (1965).

Toujours en Asie, il dénoncera "la violence des conflits", selon Mme Rigaud-Roy, que saisit notamment une série d'images sur de petits villages détruits au Vietnam par la guerre avec les Américains. Marc Riboud se détournera des champs de bataille, marqué par la cruauté d'une scène lors la guerre de libération du Bangladesh en 1971.

Comme un point final à l'exposition, qui dévoile aussi des images de l'indépendance de l'Algérie et de la révolution islamique en Iran, les visiteurs pourront écouter un témoignage enregistré du photographe, devant le paysage brumeux des "montagnes jaunes" en Chine qu'il affectionnait particulièrement.

En 2022, le musée des Confluences, dont les expositions vont de l’ethnologie, aux sciences de la vie et à l'histoire des sciences, a accueilli plus de 650.000 visiteurs.

L'exposition Marc Riboud prendra fin le 31 décembre.

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