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Les tests de Mathieu: combien de fois ai-je ouvert le Google Pixel 9 Pro Fold en deux semaines ?

Google lance le Pixel 9 Pro Fold, son premier smartphone pliable disponible en Belgique. Son prix: 1.899€. Après Samsung, c’est le deuxième fabricant à commercialiser avec ambition un modèle de ce type sur un marché qui doit encore prouver sa viabilité. Voici mon avis après quelques semaines d'utilisation. 

Et de deux ! Après le Galaxy Fold de Samsung, dont je viens de vous vanter les mérites, Google est le deuxième fabricant de smartphone à oser sortir en Belgique, qui n'est pas vraiment un pays de geeks ou de 'early adopters' (ceux qui achètent les derniers gadgets à la mode avant les autres), un appareil qui se déplie pour devenir une sorte de tablette.

Oh bien sûr, en ligne, vous trouverez des choses exotiques comme le OnePlus Open, le Honor Magic V2 et même le Huawei Mate X3. Mais les seuls qui osent pousser la distribution en magasin d'appareils frôlant les 2.000€, sont bien Samsung et Google ; ce dernier venant de sortir, lors d'un événement à son nouveau campus de Mountain View (Silicon Valley, Californie) auquel j'ai pu assister, le Pixel 9 Pro Fold (à partir de 1.899€). Il s'agit du deuxième modèle pliable du géant américain, mais du premier commercialisé en Belgique, un marché sur lequel il a débarqué en 2023. Je l'ai utilisé tous les jours pendant deux semaines, et je vais tenter de répondre à la question que tout le monde se pose: a-t-on besoin d'un smartphone qui se déplie pour devenir une tablette ? 

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Encombrement: peu de différences

Très loin des premiers modèles Fold de Samsung, qui avaient des corps maladroits trop grands pour eux, le Pixel 9 Pro Fold de Google se distingue par une certaine élégance. Il se targue d'être le plus fin du marché dans sa catégorie, et c'est effectivement étonnant de tenir en main, déplié, un appareil de seulement 5,1 mm d'épaisseur. Placé à côté d'un smartphone normal, il a effectivement une taille de guêpe :

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Plié, son épaisseur est logiquement de 10,2 mm, soit l'équivalent d'un smartphone avec une coque. Il est cependant plus lourd que la moyenne: 257 grammes en 2024, ça n'est pas rien (le poids moyen est d'environ 200 grammes). Ce qui est plutôt logique: le Fold de Google doit embarquer une charnière, 2 écrans distincts, 6 capteurs photos (dont deux pour les selfies), un châssis articulé suffisamment résistant, et la puissance nécessaire pour faire fonctionner correctement tout ça. 

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En bref: je n'ai jamais été gêné par son encombrement relativement plus important qu'un smartphone normal. J'ai plutôt été effrayé par son apparente fragilité: si j'avais déboursé 1.900€ pour en acheter un, je le déposerais sur un essuie toute la journée, et le transporterais dans une coque ultra enveloppante et protectrice. Je dis bien apparente fragilité car l'appareil est passé dans les mains de mes enfants, émerveillés, et s'il n'a subi aucune chute, il a été manipulé dans tous les sens. Malgré tout, je l'ai vite équipé de l'une des deux coques vendues sur le site de Google, pour éviter le drame (on finit toujours par faire tomber son smartphone une fois par mois). Et là, c'est beaucoup moins joli, voire parfois ridicule - or c'est tout de même 36€ pour du simple silicone pas très bien ajustable:

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Cet écran géant, à quoi sert-il ? 

Il est pratiquement inutile de vous parler du "petit" écran du Pixel 9 Pro Fold de Google, car il propose une expérience similaire au Pixel 9 dont je vous parle dans cet article. Passons directement aux spécificités matérielles et logicielles de l'écran principal, une dalle de 20,3 cm de diagonale, presque carrée (2.076 x 2.152 pixels). Et c'est du bonheur pour les yeux, vraiment. Quel plaisir de visualiser clairement son agenda du mois, de lire des emails, de voir WhatsApp avec une colonne 'liste de conversations' et une affichant le contenu. Mais aussi, et surtout, de se mettre au multitâche: quelques glissements d'icône intuitifs permettent d'afficher deux applications côte à côte ; une opération quasi-quotidienne, finalement. À retenir:

  • Certaines de mes applications courantes utilisent intelligemment l'espace, avec des volets de visualisation ou de lecture: Spotify, WhatsApp ou Outlook sont des exemples à suivre:
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  • D'autres se contentent d'afficher leur contenu sur toute la largeur, avec plus ou moins de réussite: Gmail s'en sort moyen, Google Maps ou Home font mieux ; une application comme Tado (vannes thermostatiques connectées) s'y prête le mieux, avec ses tuiles qui s'affichent côte à côte :
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  • Le top, ce sont les applications qui peuvent utiliser à la fois l'écran interne, et l'écran externe. Bon, il n'y en a qu'une seule de Google pour le moment: l'appareil photo. Il offre l'option amusante "Capter le regard', qui affiche des images amusantes pour les jeunes enfants sur l'écran externe, afin de leur décrocher un beau sourire (voir photo ci-dessous). On peut aussi faire de selfie avec la (meilleure) caméra principale en retournant l'appareil. Google devrait s'inspirer de Samsung, qui propose par exemple la traduction instantanée sur l'écran externe de ce que vous dites (et voyez retranscrit) sur l'écran interne, et qui a le mode "ordi portable" transformant le bas du téléphone plié à moitié et déposé en zone 'souris tactile' (un peu gadget, mais soit...). 
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  • Cependant, certaines applications, les moins souples dira-t-on, s'affichent mal. Dans mon cas, c'est Twitter qui gagne la palme :
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Conclusions

En conclusion, l'expérience globale sur cet écran géant est originale, pratique (dans la plupart des cas) et agréable ; d'autant plus que je ne vous ai pas parlé des vidéos, qui prennent elles aussi une autre dimension (même si tenir le smartphone déplié durant 1h pour regarder une série, c'est pas forcément idéal, il faudra vous trouver une coque avec pied). Je regrette, un peu, le retard de Google au niveau logiciel, sur Samsung. Le géant coréen propose plus de fonctionnalités profitant de ce grand écran, même si certaines sont un peu gadget. Au niveau matériel, Google rend une très bonne copie: le smartphone est très fin, bien construit, étanche à l'eau (pas la poussière), équipé comme un appareil haut de gamme (il y a même la charge sans fil) et globalement très performant. 

La grande question: en deux semaines, combien de fois ai-je eu besoin (donc au-delà du test et de l'envie...) d'ouvrir le Fold ? Je peux les compter sur les doigts d'une main, on n'est donc même pas à 1 fois par jour. Bien sûr, tout est une question d'habitude, je pourrais sans doute trouver des usages plus pratiques et plus réguliers à cet écran de 20 cm que je peux plier et glisser dans ma poche - et des utilisateurs avec d'autres besoins mobiles pourraient très vite y trouver un usage quotidien. Mais en l'état, pour un utilisateur lambda, je pense que si on met dans la balance les défauts (le prix, la fragilité et la manipulation parfois hasardeuse - surtout avec la housse), face aux bénéfices (avoir un grand écran carré à disposition), elle ne penche pas spécialement en faveur du Pixel 9 Pro Fold de Google, dont le prix démarre, rappelons-le, à 1.899€. La donne pourrait changer quand tous les constructeurs proposeront du 'fold' à 500€: les développeurs d'applications et de jeux vidéo trouveraient alors un nouveau terrain de jeu, rendant l'écran géant carré indispensable...

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