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S’il est bien un domaine où l’intelligence artificielle se montre (très concrètement) efficace, c’est la robotique. Et ce n’est pas un banal slogan : pour le patron de NVIDIA (qui pourvoit notamment le meilleur matériel pour les grandes entreprises actives dans l’IA), la prochaine révolution consiste à faire sortir cette intelligence du monde virtuel pour qu’elle puisse interagir avec le monde physique. Pour lui, un robot n’est rien d’autre qu’une IA dotée d’un corps, capable de percevoir son environnement, de le comprendre et d’agir dessus.
Si les robots humanoïdes sont encore dans les laboratoires (qui sait s’ils en sortiront un jour, ce n’est peut-être le format le plus pertinent), des robots mobiles plus modestes ont déjà fait leur entrée dans le quotidien du grand public. Le robot tondeuse, forcément (pas toujours intelligent, celui-là…), mais aussi le robot aspirateur (un peu plus malin, selon les modèles). Un dernier vient d’arriver en Belgique, et j’ai pu mettre la main dessus pendant quelques jours : un robot laveur de vitre ! Mon avis sur le Dreame C1 (avec station).
Comment ça marche ?
Doté d’une puissance d’aspiration de 5500 Pa, le C1 s’en sort comme effet de succion lui permettant de rester « collé » sur une vitre verticale, et pour « aspirer » les particules qui pourraient se trouver sur son chemin. Le reste, c’est :
- Une serpillière amovible qu’il faut mouiller (et bien tordre) puis placer sur le ventre du robot.
- Deux chenilles en caoutchouc qui assurent les déplacements.
- Des petites roues/brousses qui s’occupent des bords et des coins
- 4 petits pulvérisateurs de produit lavant (à insérer au préalable dans le réservoir du robot, d’une contenance de 80 ml pour 60 minutes de nettoyage), qui s’activent de temps à autre.
- Un peu d’IA (rien d’incroyable…) pour les déplacements du robot sur la surface vitrée.
- Un câble de 5,5m reliant le robot à sa station, proprement et automatiquement enroulé (ce qui équivaut à son rayon d’action).
Le kit avec la station (699€) est optionnel, car c’est le robot (399€) qui fait tout. C’est une valisette de 6 kg qui permet de ranger le robot, et qui intègre surtout une grosse batterie alimentant l’appareil pour plusieurs sessions de lavage (après 6 sessions d’environ 6 minutes, elle affichait environ 75 % d’autonomie). Elle a même un petit moteur pour rembobiner le câblage électrique de 5,5 m qui relie sa batterie au robot, ainsi que des boutons et un espace de rangement. Un objet pas vilain mais assez lourd et encombrant.
Combien de temps ça prend ?
Le but d’un robot, c’est de nous faire gagner du temps, de nous éviter des tâches peu enthousiasmantes. Pour le C1 de Dreame, la mise en place est assez rapide : on amène la valise près de la fenêtre et on l’allume, on sort le robot, on installe la serpillière légèrement mouillée et essorée, on allume le robot avant de le mettre contre la fenêtre. Ensuite, il tire son plan pour comprendre la taille de la vitre et il nettoie. Quand il a fait le tour, il revient à sa position de départ, et la valise vous demande de le récupérer (elle se met en succion minimale pour ne pas qu’il tombe, jusqu’à ce que vous appuyiez sur le bouton et preniez la poignée en main).
J’ai cherché la plus grande vitre de ma maison : une porte coulissante vitrée de 3 mètres carrés. Le robot a mis 7 minutes pour la laver (en mode « normal », à modifier dans l’application). C’est plus long qu’un lavage manuel (le double ?), et vous devez rester à proximité car il faut bien récupérer la bête avant que la batterie ne se décharge pour la maintenir contre la vitre.
Quels résultats ?
Lors de mes 6 tests sur des vitres entretenues (pas lavées depuis 1 mois environ, donc pas spécialement sales, intérieur ou extérieur), les résultats furent mitigés, malgré l’usage de la solution lavante fournie à mettre dans le réservoir, et d’une serpillière fournie quasi neuve, et correctement humidifiée. Il y a des traces là où on retire (décolle) l’aspirateur de la vitre. Et même en faisant attention, il y a des traces des passages, des lignes légèrement blanches, inhérentes au passage de la serpillière humide. C’est surtout visible en plein soleil, ou sous certains angles. Rien d’affreux, mais ça ne vaut pas un lavage manuel, pour autant que vous ayez la bonne technique pour ce faire (il y en a plusieurs…). Bref, ça n’est pas parfait, mais ça fait le job : à 1 mètre de distance, vos fenêtres brillent de propreté !
Conclusion
Qui a besoin d’un robot laveur de vitre à 699€ (la version pratique avec la valise/batterie) ou 499€ (le robot seul, à brancher à une prise de courant) ? Selon moi, le C1 s’adresse à ceux qui sont allergiques au lavage de vitre, ou qui n’en ont pas la capacité physique (soit parce que les baies vitrées sont trop grandes, soit parce que ces personnes manquent de force/équilibre). Dans une maison belge lambda, avec des fenêtres d’une taille normale accessible avec un petit escabeau, l’usage d’un tel robot me paraît un peu laborieux, fastidieux. Du bon matériel manuel et le coup de main feront l’affaire plus rapidement, et avec un résultat plus optimal que celui proposé par le robot lors de mes tests. Mais pour des vitrines de magasin, un tel robot peut vite être rentabilisé s’il permet de se passer des services d’un professionnel. À noter : une application « chinoise » pas très intuitive, capricieuse (problème de connexion) et perfectible (les traductions françaises sont hasardeuses).
