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"Intimidation", "escalade": la gauche condamne la dissolution des Soulèvements de la Terre

De nombreux responsables de gauche ont condamné mercredi la dissolution du collectif les Soulèvements de la Terre (SLT), dénonçant une "répression" à l'encontre des écologistes et une "atteinte à la liberté d'association".

SLT a été dissous mercredi en Conseil des ministres. Motif invoqué par l'exécutif: son "rôle majeur dans la conception, la diffusion et la légitimation de modes opératoires violents".

Le collectif a annoncé en fin d'après-midi qu'il allait déposer un recours devant le Conseil d'Etat contre cette décision, qui pose de nombreuses questions juridiques.

Pour Marine Tondelier, la cheffe d'Europe Ecologie Les Verts, la motivation est avant tout "politique". Il "n'y a aucune preuve de rien" justifiant le décret ministériel, a-t-elle estimé sur Twitter.

Plus tôt, elle a critiqué "les moyens surdimensionnés de répression" et "d'intimidation" mis en place par le gouvernement. "Je ne laisserai pas ce gouvernement faire des écologistes les boucs émissaires de leur inaction climatique".

- "Escalade" -

La présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain a dénoncé une "escalade". On "utilise un arsenal prévu pour lutter contre les terroristes pour des militants qui n’ont jamais mis en risque la sécurité physique de personne", a-t-elle déploré lors d'une conférence de presse à l'Assemblée.

Leur collègue Delphine Batho a aussi jugé cette dissolution "contraire à l'état de droit". Mais elle a tout de même précisé ne pas être "alignée avec la stratégie des Soulèvements de la Terre", qui lui semble "contre-productive".

L'indignation était aussi de mise du côté de La France insoumise. "La question qui est posée aujourd’hui c'est la liberté qui existe dans notre pays de s'opposer à ce gouvernement", a déclaré la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

Pour elle, "c'est la première fois dans l'histoire que la France décide de dissoudre un mouvement écologiste".

Elle a déploré que le motif de la dissolution s'appuie sur la loi séparatisme, texte controversé adopté en 2022, que LFI avait dénoncé, annonçant que son mouvement allait déposer une proposition de loi pour demander "l'abrogation de l'ensemble des dispositions qui sont contraires aux libertés associatives de ce pays".

"Je suis contre la dissolution", a aussi tweeté Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise. A Sainte-Soline (Deux-Sèvres), théâtre de violences fin mars lors d'une manifestation contre une méga-bassine, "la violence a été provoquée par M. Darmanin. Le maintien de l'ordre de ce gouvernement est condamné de l'ONU au Conseil de l'Europe, par tout l'univers civilisé".

L'ex-candidat des Verts à la présidentielle Yannick Jadot a aussi souligné sur Twitter que "la répression du mouvement écologiste, aussi autoritaire qu'absurde, ne peut masquer le déni par Emmanuel Macron et son gouvernement d'un modèle qui détruit les conditions mêmes de la vie !".

"Préférer enfermer les militants, dissoudre un mouvement plutôt que de regarder le problème du réchauffement climatique en face. Vous resterez comme ceux qui n'ont finalement rien compris aux enjeux", a abondé la députée EELV Sandrine Rousseau, Julien Bayou dénonçant "une atteinte à la liberté d'association".

Dans une tribune publiée dans Libération, la députée, comme une centaine d'autres élus EELV et LFI, appellent à continuer à résister face à "une dérive sans précédent".

En attendant, SLT appelle à des rassemblements en début de soirée devant les préfectures.

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