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Le satellite européen Euclid sera propulsé dans l'espace, samedi à 17h11, depuis Cap Canaveral, aux États-Unis. Ce télescope devra permettre une cartographie plus précise de milliards de galaxies sur environ douze milliards d'années-lumière. Une équipe de scientifiques et ingénieurs belges de l'UCLouvain, l'ULB, des universités de Liège, Namur et Gand, ainsi que du Centre Spatial de Liège (CSL) ont participé à ce projet de dix ans, réunissant plus de 3.500 personnes venues de 21 pays.
La mission Euclid devra permettre d'identifier et comprendre ce qui représente 95% de la partie invisible de l'univers, à savoir de l'énergie sombre (68%) et de la matière noire (27%). "On sait que c'est là, mais on ne sait pas ce que c'est", résume André Fuzfa, cosmologue de l'université de Namur, à l'origine de la participation belge à ce projet mené par l'ESA, l'agence spatiale européenne. "On va chercher à comprendre les effets de ces éléments sur la distribution des galaxies depuis des milliards d'années".
Euclid offrira à terme une cartographie en 3D de milliards de galaxies, anciennes de plusieurs milliards d'années ou plus récentes. Il sera ainsi possible pour les scientifiques de remonter le temps pour mieux comprendre les effets de cette matière invisible dans l'univers.
Ce satellite, testé à Liège, permettra d'enregistrer 850 Go de données par jour durant six ans. Euclid scrutera le ciel à plus de 1,5 million de kilomètres de la Terre. Cette mise en orbite est prévue deux à trois mois après son lancement dans un lanceur Falcon 9 de Space X. "On est toujours un peu stressé quand on lance un télescope", admet Sébastien Clesse, cosmologue à l'ULB.
Les données récoltées par Euclid seront disponibles dès novembre 2023, par vagues. Elles seront publiques et serviront "pour au moins une génération de scientifiques", pointe André Fuzfa.