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Touché par un cancer du larynx, Philippe, 62 ans, a dû se résoudre à une ablation totale et à vivre sans sa voix d’origine. Aujourd’hui, il témoigne avec force et humour sur le plateau du Télévie, pour rappeler qu’il existe une vie après la maladie.
En 2018, Philippe commence à ressentir des difficultés respiratoires. Il consulte son médecin, qui évoque d'abord une angine ou un peu d’asthme. Mais les symptômes persistent. "Un jour en soirée, plus moyen de respirer. Crise d’angoisse, on appelle les urgences." C’est à l’hôpital qu’on lui annonce ce qu’il n’aurait jamais imaginé entendre : "Monsieur, vous avez un cancer."

Le choc est immense. "Heureusement que ma femme était là. Quand j’ai entendu le mot cancer, j’ai tout décroché, je suis entré dans ma bulle."
Refuser l’ablation… puis y revenir
Le traitement proposé est radical : une ablation totale du larynx, synonyme de perte de voix. Pour Philippe, c’est inenvisageable : "Je n’étais pas prêt. Je me voyais mourir, laisser mes enfants, mes amis. J’ai dit que je n’étais pas d’accord".
Il opte alors pour une ablation partielle, consciente des risques. Malheureusement, trois ans plus tard, le cancer récidive. Cette fois, il n’y a plus le choix. Philippe perd définitivement sa voix. "On n’est jamais préparé à ça. Pour moi, c’était la fin du monde."
Une nouvelle voix, une nouvelle vie
Philippe passe un mois sans pouvoir parler. Mais il s’adapte. Il apprend à utiliser une nouvelle technique vocale. "J’ai la voix que j’ai. Mes amis m’ont dit : à part le timbre, c’est toujours toi". Un soulagement, une victoire intime. Sur le plateau du Télévie, il sourit : "Elle est quand même pas mal, ma nouvelle voix."
L’humoriste Antoine Donneaux, présent ce soir-là, salue son courage : "Dès que j’ai une angine, j’annule un spectacle. Vous, vous avez tout perdu sans jamais fumer une cigarette… C’est une grande leçon".
Interrogé sur sa force mentale, Philippe résume : "Quand on dit cancer, le monde s’effondre. Et on a deux choix : soit on plonge dans une spirale négative, soit on décide d’être positif et on passe à travers". Sa compagne Joëlle, elle aussi présente, évoque la difficulté d’être celle qui soutient : "Quand on voit quelqu’un qui ne montre pas sa douleur, on est presque obligé d’en faire autant. Il faut rester fort, même quand la tristesse vous submerge".
Transmettre, pour aider à son tour
Aujourd’hui, Philippe accompagne d’autres patients. Il se rend auprès de ceux qui, comme lui, vont perdre leur voix : "Je leur explique, je les rassure. Oui, c’est grave, mais il y a une vie, et elle vaut la peine d’être vécue."
En conclusion de son passage, il livre un message puissant : "La médecine fait des progrès. On gagne du terrain. Il faut y croire, avoir la niaque… et il faut dire merde au cancer".

















