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Va-t-elle refluer ou gonfler pour dépasser 3.000 milliards d'euros? L'Insee dévoile vendredi le niveau de la dette publique au premier trimestre de 2023, au moment où le gouvernement prévoit de couper des milliards d'euros de dépenses pour tenter de redresser les finances publiques.
Sont également attendus deux indicateurs - inflation et consommation des ménages - qui donneront le pouls de l'économie française, laquelle voit son moteur tourner au ralenti après le boom de la reprise post-Covid.
Flirtant avec les 3.000 milliards d'euros et en hausse en valeur absolue, le ratio de dette publique avait toutefois reculé à 111,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, contre 112,9% l'année précédente, grâce à une croissance économique encore dynamique.
Au premier trimestre de 2022, elle atteignait 114,5% du PIB.
Mais son niveau reste très élevé et bien au-delà de l'objectif budgétaire européen de 60% du PIB qui, après sa suspension durant le Covid, sera de nouveau de mise en 2024.
C'est pour tenter de maîtriser cet endettement, tout comme le déficit public, qui ont tous deux dérapé avec les crises sanitaire et énergétique, que le gouvernement a prévu de tourner la page du "quoi qu'il en coûte" et de serrer la vis.
Plus question d'être rangé parmi les mauvais élèves européens. L'exécutif a présenté en avril une trajectoire plus ambitieuse pour le rétablissement des comptes de la France, qui prévoit de ramener la dette à 108,3% du PIB en 2027 et le déficit à 2,7%, dans les clous européens, contre 4,7% en 2022 et 4,9% prévus cette année.
Pour y parvenir, il a identifié "au moins 10 milliards d'euros d'économies" durant le quinquennat, auxquelles s'ajouteront d'autres coupes prévues dès le budget 2024.
Dans sa ligne de mire, les "dérives" des arrêts maladie ou des dépenses en médicaments, les aides au logement et à l'emploi, ainsi que les avantages fiscaux sur les carburants dont bénéficient notamment les transporteurs routiers ou les agriculteurs.
- Apaisement de l'inflation -
La dette publique ne sera pas la seule publication à être scrutée de près vendredi.
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) doit aussi dire si l'inflation a poursuivi en juin le ralentissement amorcé le mois précédent, quand elle s'était établie à 5,1% sur un an.
Le pic d'inflation a été passé au deuxième trimestre, selon la Banque de France.
"L'inflation commence à reculer après des mois de combat contre l'augmentation des prix", s'est réjoui le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lundi sur Radio J.
Tout en mettant un bémol à cette accalmie. "Est-ce que, à la sortie de cette crise, nous garderons des niveaux d'inflation comme ceux que nous avons connus avant la crise du Covid? La réponse est non", a-t-il prévenu, citant notamment le coût de la transition énergétique.
L'institut statistique précisera aussi si, malgré ce début d'apaisement sur le front des prix, les ménages ont continué à jouer la prudence en mai en termes de dépenses de consommation de biens.
En avril, la consommation des ménages avait accentué son repli, laissant augurer de mois plus difficiles pour la croissance. Elle avait chuté de 1%, après -0,8% en mars, du fait de moindres dépenses en énergie comme en produits alimentaires.
Après avoir atteint 2,5% en 2022, la croissance de l'activité devrait ralentir à 0,6% cette année, selon une prévision de l'Insee publiée mi-juin. C'est un peu moins que la prévision de 0,7% attendue par la Banque de France et celle, plus optimiste, de 1% anticipée par le gouvernement.