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Le démantèlement du Bugaled Breizh a démarré lundi sur la base navale de Brest, dix-neuf ans après le mystérieux naufrage du chalutier breton, qui avait coûté la vie à cinq marins.
"C'est un chantier chargé d'émotion et on y apporte une attention très particulière", a déclaré mardi Pierre Rolland, président de Navaleo, entreprise chargée du chantier de déconstruction.
Le chantier a démarré lundi avec la sécurisation du site et doit durer cinq jours. "Les morceaux d'acier seront transportés sur notre site sur le port de Brest pour être recyclés dans une fonderie française", a détaillé M. Rolland.
Placée sous scellés par la justice, l'épave était installée sur la base navale de Brest depuis juillet 2004, où elle faisait partie du paysage pour de nombreux marins.
Avec la fin des enquêtes judiciaires française et britannique, le procureur général de Rennes avait décidé de procéder à son démantèlement.
Une douzaine de pièces du bateau, dont la casquette avec le nom "Bugaled Breizh", seront remises à l'armateur et à l'association SOS Bugaled à l'issue du démantèlement.
Lors d'une cérémonie privée organisée devant l'épave le 8 avril avec les familles des victimes, "on a pu déjà procéder à la remise de quelques objets", a expliqué à l'AFP Christophe Monnier, expert judiciaire à la cour d'appel de Rennes et assistant à la maîtrise d'ouvrage pour le procureur général.
Un canif et un percolateur à café ont notamment été remis aux familles. "C'est bête un percolateur à café, en plus dans un état médiocre... Mais c'est quand même l'endroit où tout l'équipage se retrouve plusieurs fois par jour, c'est un élément de vie. Et il faut bien comprendre qu'en 2004, au moment de l'événement, la vie s'est arrêtée d'un coup en quelques secondes", a décrit M. Monnier.
Le navire de 24 mètres avait sombré en une minute par 80 m de fond le 15 janvier 2004, alors qu'il était en pêche au large du cap Lizard (Cornouailles).
La justice française a rendu un non-lieu dans cette affaire tandis que la justice britannique a conclu à un accident de pêche.
Pour les proches des victimes, le Bugaled Breizh, immatriculé au Guilvinec (Finistère), a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans son train de pêche. Car au même moment se déroulait dans le secteur un exercice militaire de l'Otan impliquant plusieurs sous-marins européens et américain.