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Le Livret A continue de capter l'épargne des Français: il s'est étoffé de près de 20 milliards d'euros au premier trimestre, un record depuis 2009, à la faveur d'un taux de rémunération à 3%.
L'an dernier, sept mois avaient été nécessaires pour dépasser ce niveau d'encaissements nets.
Le mois de mars, avec des dépôts excédant les retraits de 4,17 milliards d'euros, montre un ralentissement par rapport à janvier (+9,27 milliards d'euros) et février (+6,27 milliards d'euros).
Il reste cependant historique pour un troisième mois de l'année.
Le Livret A, qui compte quelque 55 millions de détenteurs, "a bénéficié, pour le troisième mois consécutif, de l’effet +taux+, le relèvement à 3% étant intervenu au mois de février dernier", souligne dans une note le directeur du Cercle de l'épargne, Philippe Crevel.
Son cousin, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), également rémunéré à 3%, bénéficie de cet élan. Son encours a gonflé de 1,8 milliard d'euros le mois dernier, du jamais-vu pour un mois de mars.
Les encours cumulés de ces deux produits évoluent en conséquence à des niveaux sans précédent: ils pesaient au 31 mars 535,1 milliards d'euros.
Ces deux placements avaient déjà attiré 40 milliards d'euros d'encours supplémentaires l'an dernier, portés par des dépôts importants et les intérêts versés en fin d'année.
Mesuré à 1.874 milliards d'euros par France Assureurs à la fin du mois de février, l'encours de l'assurance vie reste toutefois autrement plus important.
- Avantages compétitifs -
Mais livrets A et LDDS bénéficient depuis l'an dernier d'arbitrages favorables de la part des épargnants, qui voient en eux le meilleur rendement garanti possible pour leur épargne.
Les ménages "continuent de recycler leurs liquidités en les transférant vers leur Livret A et leur LDDS", constate M. Crevel.
Si leur taux de rémunération reste très inférieur à l'inflation, il dépasse significativement les rendements des fonds euros de l'assurance vie, estimés en moyenne à 2% par l'ACPR, hors fiscalité.
L'argent déposé sur les Livrets A et LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros hors intérêts capitalisés, est garanti par l'Etat et exonéré d'impôts et de prélèvements sociaux.
Autant de bonnes raisons pour orienter la nouvelle épargne vers ces supports réglementés, mais aussi pour y loger l'argent dormant sur les comptes courants.
A titre de comparaison, seulement un peu plus de 2 milliards d'euros ont été collectés par l'assurance vie en janvier et février, indiquait fin mars France Assureurs.
Géré conjointement par la CDC et les réseaux bancaires, le Livret A sert essentiellement à financer le logement social, tandis que le LDDS est dédié à l'économie sociale et solidaire ainsi qu'aux économies d'énergie dans les logements.
Un nouveau produit d'épargne réglementée pourrait par ailleurs voir le jour. Le gouvernement entend en effet créer un "plan d'épargne avenir climat" à destination des mineurs pour financer des projets économiquement vertueux.
Interrogée par l'AFP, la Banque de France a précisé qu'elle n'avait pas proposé au ministère de l'Economie une augmentation anticipée du taux du Livret A au 1er mai, confirmant une information du Parisien.
La prochaine révision du taux aura donc lieu courant juillet et sera effective au 1er août.