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Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) Eric Lombard a indiqué mardi qu'il souhaitait que le Livret A reste à 3% en août prochain, alors qu'une nouvelle hausse est possible.
"Dès lors que ce taux sert de base au coût du financement du logement social, et il y a 170 milliards d'euros empruntés par le logement social, moi, je forme le voeu que ce taux reste stable dans la durée", a déclaré M. Lombard sur France Info, soulignant qu'"il est essentiel que le logement social continue à construire".
La CDC a pour rôle de gérer une partie de l'argent du Livret A, avec les réseaux bancaires.
Face à une inflation que M. Lombard juge "transitoire", "ce n'est pas la peine de faire du yoyo avec le taux du Livret A", selon lui. "Probablement, quand l'inflation va décroitre, ce taux va baisser mais ce ne sera pas pour tout de suite", a-t-il ajouté.
Le taux du Livret A, produit d'épargne détenu par environ 55 millions de Français, est calculé deux fois par an, en février et en août, et peut l'être deux autres fois, en mai et en novembre, en cas de circonstances exceptionnelles.
Son niveau est décidé en prenant en compte d'une part la hausse des prix et d'autre part les taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme, des derniers mois.
Ainsi, à l'été prochain, le taux pourrait passer à 4%, voire 4,3%, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.
Le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l'Economie ont toutefois la possibilité de déroger à la règle de calcul.
C'est d'ailleurs ce qui s'était passé en février 2022, lorsque la Banque de France avait proposé d'arrondir à 1%, au lieu de 0,8%, puis en février 2023, mais dans l'autre sens cette fois, lorsque l'institution avait proposé 3% au lieu de 3,3%.
Encore à son plancher de 0,5% au tout début de l'année 2022, il a depuis été revalorisé trois fois, du fait de la forte inflation. La presse s'est récemment fait écho des inquiétudes des banques quant à une nouvelle hausse, qui les obligerait à mieux rémunérer l'épargne des Français.
"Toute spéculation sur une future décision de la Banque de France est prématurée et infondée aujourd’hui", a toutefois déclaré sur RTL mardi François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, rappelant qu'il ferait sa proposition "en juillet", selon la situation "à ce moment-là".