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Pointé pour son "rôle important" dans l'esclavage, Lloyd's of London paiera des millions

Le marché de l'assurance Lloyd's of London, l'une des institutions les plus anciennes de la place financière de Londres, affirme vouloir dépenser plusieurs dizaines de millions de livres dans la lutte contre les inégalités raciales après des recherches pointant son "rôle important" dans la traite transatlantique des esclaves.

Cette annonce "répond aux recherches menées par Black Beyond Data, basé à l'Université (américaine) Johns Hopkins", qui "montrent clairement que Lloyd's (...) a joué un rôle important dans la mise en place de la traite et de l'économie transatlantiques des esclaves", selon un communiqué mercredi.

Symbole de la City de Londres, le groupe est, avec des origines remontant au 17e siècle, l'une des institutions les plus anciennes de cette place financière.

Celle-ci "a fait partie d'un réseau sophistiqué d'activités et d'intérêts financiers qui ont rendu ces activités possibles", a ajouté dans son communiqué Lloyd's of London, qui avait déjà demandé pardon en 2020 pour une "période épouvantable et honteuse".

Lloyd's a publié mercredi "Inclusive Futures", un programme qui "comprend une série d'interventions actives couvrant le recrutement, la recherche, les investissements, les dons caritatifs (...) s'étalant sur la prochaine décennie et au-delà", des mesures visant à réduire les inégalités raciales.

Le groupe compte investir dans ce cadre 52 millions de livres (60 millions d'euros) au total, a confirmé un porte-parole à l'AFP.

Mais cette somme n'est "rien du tout" et cela s'apparente à "une opération de communication'", a dénoncé Kehinde Andrews, professeur spécialiste des questions touchant à la diaspora africaine à l'université de Birmingham City, auprès de plusieurs organes de presse britanniques, déplorant notamment l'absence de réparations directes.

"Nous savons que nous ne pouvons pas effacer le passé. Mais nous pouvons faire quelque chose pour lutter contre les inégalités que nous constatons aujourd'hui", a fait valoir Mark Lomas, un responsable de Lloyd's.

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