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Comment expliquer la montée de l’extrême-droite partout en Europe ?

Par RTL info avec Claire Carosone et Elisabeth Wouters
Depuis quelques années, l’extrême droite effectue une percée importante en Europe. Comment expliquer cette montée en puissance et surtout, avec quelles conséquences ?

Le 9 juin 2024, l’extrême droite fait une percée inédite aux élections européennes. Près d’un quart du Parlement européen est désormais occupé par des députés de droite radicale. Depuis, les différents partis d’extrême droite n’ont fait que se renforcer. « L’extrême droite connaît des performances de plus en plus importantes à travers l’Europe, et pas seulement chez nos voisins. C’est vrai aux Pays-Bas, c’est vrai en France, c’est vrai en Allemagne », rappelle Benjamin Biard, politologue et chercheur au CRISP. Et l’expert de constater que si en Belgique, on s’est « longuement considéré comme immunisé face à l’extrême droite », ce n’est plus le cas aujourd’hui : « N’oublions pas que le parti qui a obtenu le meilleur score à l’issue des élections européennes en Belgique, le seul à avoir dépassé le million de voix, c’est le Vlaams Belang ».

Au pouvoir, en Italie et en Hongrie, la droite radicale est aussi membre des coalitions gouvernementales de 7 pays, et surtout présente dans presque tous les parlements nationaux de l’Union européenne. Si les situations sont variées, les thèmes, eux, restent constants : le nationalisme exacerbé, la méfiance envers les partis démocrates, et le rejet de l’immigration. « Ça crée un sentiment de peur dans la population aussi, que ce soit socio-économique, culturelle, identitaire, explique Benjamin Biard. C’est à partir de cela que l’extrême droite, poussée dans le dos par des contextes de crises au sens très large, va réussir à rassembler des militants, mais aussi des électeurs au rendez-vous électoraux ».

Pour les observateurs politiques, ces avancées sont inquiétantes, car la droite radicale met sous tension les fondamentaux de nos démocraties : l’état de droit, l’équilibre des pouvoirs, et le respect des droits humains. « Contre l’extrême droite, il ne faut pas avoir peur, et donc il faut effectivement se retrousser les manches, explique Manuel Abramowicz, coordinateur de la revue RésistanceS, observatoire belge de l’extrême droite. Il faut répondre par des véritables politiques, ou en tout cas des alternatives, aux problèmes de notre société, aux problèmes de la drogue, aux problèmes des fermetures d’entreprises, etc. »

La plupart des partis d’extrême droite sont aussi eurosceptiques, leur montée en puissance pourrait donc déstabiliser durablement l’Union Européenne.

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