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On s’est rendu dans l’un des bastions de Geert Wilders aux Pays-Bas : les préoccupations des habitants sont-elles vraiment liées à l’immigration ?

Par RTL info avec Chantal Monet et Xavier Gérard 
Le parti de Geert Wilders va-t-il réitérer à Spijkenisse son score de 2023 ? Certains électeurs déchantent, nous les avons rencontrés.

Spijkenisse, une commune de 72000 habitants à une vingtaine de kilomètres de Rotterdam. Le magasin de Marco ne désemplit pas. Il possède cette cordonnerie serrurerie depuis des décennies. « Il n’y a rien de spécial ici à Spijkenisse, assure-t-il. Peut-être notre nom. Cela fait 40 ans que je suis ici. 40 ans que je travaille sans problème. »

L’extrême droite y a pourtant battu des records il y a deux ans, lors des élections. 38 % des suffrages. « Nous pas. On ne vote pas Wilders. Absolument pas, confie une habitante. Mais il vient souvent et les gens l’accueillent chaleureusement. »

Ben Younès ne votera pas pour Geert Wilders, l’anti-islam, mais il pointe l’immigration comme problème numéro un à régler alors qu’il est sur liste d’attente pour un logement social. « Cela fait six mois alors que des demandeurs d’asile obtiennent un logement après une semaine ou deux, déplore-t-il. En attendant, je vis chez ma mère ».

L’extrême droite est donnée en baisse dans les sondages, mais Geert Wilders dit se sentir à la maison ici. Pourtant, la fierté de Spijkenisse, c’est davantage l’enfant du pays qui a remporté l’Eurovision en 2019. Les paroles des politiques, on n’y croit plus trop. « Moi, j’ai décidé de voter pour le Parti des animaux. Ce sont les seuls qui m’écoutent », raconte un électeur.

Gilanni, lui, ne sait toujours pas pour qui voter. Son problème, ce n’est pas le racisme, mais le pouvoir d’achat : « Aux Pays-Bas, vous travaillez pour pouvoir vivre, mais vous payez plus d’impôts que ce que vous pouvez dépenser pour vous-même ou vos enfants. » Les mêmes préoccupations qu’en Belgique, finalement…

Comment est la vie ici ? « Excellente. C’est très bien. Un très chouette quartier ». Pas de problèmes d’insécurité, nous dit Anita. À 81 ans, elle, c’est le prix du logement qui l’inquiète. « Ça n’arrête pas d’augmenter. Je paye 725 € de loyer. Chaque année, c’est 5 % en plus ». L’extrême droite espère réitérer son score d’il y a deux ans ici, mais ce n’est pas gagné.

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