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Une quinzaine de tracteurs sont restés stationnés environ deux heures jeudi devant le ministère espagnol de l'Agriculture, en plein coeur de Madrid, avant une réunion avec le ministre Luis Planas, pour protester contre la crise du secteur.
Les engins se sont arrêtés, pelle en l'air, en fin de matinée sur le seuil du ministère, et les agriculteurs ont déployé des banderoles clamant "Les agriculteurs sur le pied de guerre" ou "Planas, la ruine de la campagne, tu l'avais proposée, tu l'as gagnée".
Sous la pluie, quelque 250 représentants du secteur accompagnés de syndicats, arrivés pour la plupart en bus, ont gêné la circulation sur cette grosse artère de la capitale avant de repartir avant 15H00.
Le ministre reçoit les trois principaux syndicats d'agriculteurs et d'éleveurs (Asaja, COAG et UPA), au lendemain d'une réunion avec les différents représentants du secteur alimentaire.
La veille, les agriculteurs espagnols avaient manifesté comme ils le font depuis plus d'une semaine pour dénoncer les difficultés du secteur, bloquant des routes un peu partout dans le pays, notamment à Séville (sud), Valladolid (nord-ouest) et en Catalogne (nord-est).
Comme leurs confrères européens, les agriculteurs espagnols protestent contre une concurrence qu'ils jugent déloyale de la part de pays hors de l'UE, qui ne sont donc pas soumis aux mêmes règles, et contre une bureaucratie et des normes qu'ils estiment trop lourdes.
Ils se plaignent aussi des prix d'achat trop bas de leur production dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) et d'un manque d'aides au secteur.
Des manifestations sont prévues le 21 et le 26 février à Madrid.
L'Espagne, souvent qualifiée de "potager de l'Europe", est le premier exportateur européen de fruits et légumes. De nombreuses exploitations y sont néanmoins en difficultés en raison, notamment, de la sécheresse qui sévit depuis trois ans dans le pays.