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En France, selon les informations publiées par Le Canard Enchaîné, une lettre datée du 18 juillet 2025 et émanant du ministère de la Santé français alerte les agences régionales de santé (ARS) sur un possible « engagement majeur » de la France dans un conflit armé d’ici mars 2026. Le document évoque la nécessité pour le pays de devenir une base arrière capable d’accueillir un afflux massif de militaires blessés, français comme étrangers.
Le ministère envisage notamment la création de centres médicaux situés à proximité de ports ou d’aéroports afin de pouvoir « réacheminer » les blessés vers leur pays d’origine.
Quid de la Belgique ?
Contacté par la rédaction de RTL info, le SPF Santé répond qu’il s’agit d’une question sensible, pour des raisons de sécurité internationale. Voici toutefois les indications qui peuvent être communiquées.
« Il y a une prise de conscience croissante de l’importance pour notre pays d’être bien préparé aux incidents qui pourraient se produire dans le futur (suite aux attentats de 2016, au COVID, et maintenant à la situation internationale). On est en train d’adapter le plan d’urgence hospitalier, sur base des recommandations de l’Union européenne et de l’OTAN. Au niveau belge, le SPF Santé publique a demandé au KCE (centre fédéral d’expertise des soins de santé, ndlr) de créer une guidance (qui est disponible en ligne) sur l’organisation des soins médicaux en cas d’incident CBRNE (Chimique, Biologique, Radiologique, Nucléaire et Explosif, ndlr). »
« Nous devons également nous préparer sur notre capacité à prendre en charge un afflux massif de blessés (transfert de patients militaires ou civiles) et/ou de populations déplacées tout en garantissant à maintenir l’offre de soins générale pour notre population, et c’est pourquoi il est essentiel que la collaboration civ-mil soit maintenue et renforcée tel que proposé dans l’accord du gouvernement. »
Si une conscience existe bien dans notre pays quant aux risques et enjeux de la situation géopolitique actuelle, aucune date n’est avancée au niveau belge.
Jusqu’à 50.000 militaires à prendre en charge
Toujours selon Le Canard Enchaîné, les autorités françaises anticipent l’arrivée dans leurs hôpitaux de 10.000 à 50.000 soldats blessés sur une période allant de 10 à 180 jours. Dans cette perspective, les professionnels de santé sont appelés à intégrer le Service de santé des Armées, quel que soit leur secteur d’exercice.
Catherine Vautrin assume une démarche d’anticipation
Interrogée mercredi sur BFMTV, la ministre de la Santé française Catherine Vautrin n’a pas démenti l’existence de cette lettre. « Les hôpitaux sont tout le temps en train de préparer des épidémies, des accueils (…) Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qu’il se passe. Cela fait partie de la responsabilité des administrations centrales », a-t-elle déclaré.
Dans le document adressé aux ARS, le ministère justifie cette démarche par le contexte géopolitique actuel : « Il est nécessaire d’anticiper les modalités du soutien sanitaire en situation de conflit de haute intensité. »

















