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Le journaliste et écrivain italien Roberto Saviano a été condamné jeudi à 1.000 euros d'amende avec sursis pour avoir diffamé la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni, qu'il avait injuriée en 2020 en raison de ses positions anti-migrants.
L'avocat de l'auteur du best-seller international sur la mafia napolitaine "Gomorra" a aussitôt annoncé son intention de faire appel, même si le tribunal de Rome jugeant cette affaire s'est contenté d'une peine symbolique puisque le parquet avait requis une amende de 10.000 euros.
Les avocats de Mme Meloni avaient pour leur part demandé 75.000 euros de dommages-intérêts, estimant que M Saviano avait "utilisé un langage excessif, vulgaire et agressif".
A sa sortie du tribunal, Roberto Saviano, qui encourait jusqu'à trois ans de prison, a dénoncé "ce procès (qui) est une intimidation" du gouvernement dirigé par Mme Meloni.
Etaient en cause des déclarations lors d'une émission télévisée en décembre 2020 où on lui avait demandé un commentaire sur la mort dans un naufrage d'un bébé de six mois venant de Guinée. L'écrivain avait alors pointé du doigt Mme Meloni et Matteo Salvini, le chef de la Ligue anti-immigration aujourd'hui vice-Premier ministre: "Je veux juste dire à Meloni, et à Salvini, vous êtes des salauds! Comment avez-vous pu?"
Mme Meloni avait déclaré en 2019 que les navires d'ONG humanitaires qui secourent les migrants "devraient être coulés", alors que les migrants sauvés par les ONG ne représentent que 5% du total arrivant en Italie. M. Salvini, en tant que ministre de l'Intérieur la même année, avait bloqué l'arrivée de ces navires en Italie.
L'association d'écrivains PEN International, qui défend la liberté d'expression, voit dans ce jugement "une attaque contre la liberté d'expression".
L'Italie est au 41e rang du classement mondial de la liberté de la presse 2023 publié par Reporters sans frontières.



















