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Cambriolage au Louvre. Beaucoup de questions et peu de réponses. La première qui reste mystérieuse c’est : que s’est-il passé exactement dans la salle Apollon, quand les voleurs s’y sont introduits ? Le musée était ouvert et il y avait des visiteurs. L’un d’eux a même témoigné sur France télévisions affirmant qu’il avait vu les malfrats entrer par une fenêtre et briser les vitres de protection des bijoux.
Les gardiens ne peuvent pas intervenir
Or au Louvre, il y a des gardiens dans chaque salle. Des « gardiens de musée », assis sur une chaise, dans un coin. Pas des gardes armés. Ils ont semble-t-il fait leur devoir en évacuant les visiteurs pour les mettre à l’abri ; mais ils ne sont pas formés pour maîtriser des malfaiteurs.
Et c’est là le fond du problème. Après les attentats de 2015 à Paris, les autorités ont mis l’accent sur la lutte antiterroriste. Des militaires patrouillent aux alentours de la pyramide du Louvre, à l’entrée, les touristes sont fouillés et passent sous des portiques de détection… En revanche, on a peut-être négligé la sécurité des œuvres.
190 postes supprimés
La salle Apollon était protégée de l’extérieur par des fenêtres munies de barreaux, mais ils n’ont pas résisté bien longtemps à la disqueuse. Quant au personnel dévolu aux salles, une syndicaliste affirme que 190 postes de surveillants ont été supprimés en dix ans, soit 15 % des effectifs. Il y a quelques semaines les employés du Louvre étaient en grève pour réclamer des embauches.
Et il n’y a pas que les moyens humains. Dans un rapport, la Cour des comptes s’étonne du retard « persistant » pris au Louvre dans le déploiement d’équipements de sûreté pour la protection des œuvres, et notamment de caméras.
Le Président Macron a annoncé en janvier un vaste plan de rénovation du Louvre, pour mieux accueillir les 8 à 9 millions de visiteurs qui le fréquentent chaque année. Nouvelle entrée, nouvelles salles et nouvelle sécurité. Mais pour les bijoux de l’Empereur ce sera un peu tard.
Nouvelle criminalité
Et puis comment s’opposer à cette nouvelle criminalité qui s’en prend aux musées plutôt qu’aux banques ou aux fourgons blindés, désormais quasi inviolables ? On parle du Louvre mais le 16 septembre c’est le musée d’histoire naturelle qui était l’objet d’un vol de pépites d’or d’une valeur de 600.000 euros. Or il existe des techniques modernes comme le marquage chimique des œuvres, mais faut-il encore les appliquer.
En attendant, ne doutons pas que Hollywood s’emparera très vite du vol du Louvre et ils nous expliqueront tout. Mais avec un casse qui a duré 7 minutes, je souhaite bon courage aux scénaristes.
