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La fête est finie, et pas seulement parce que le feu d’artifice de Paris a mis fin aux festivités du 14 juillet ; non, elle est finie parce que les Français vont devoir se serrer la ceinture.
L’équation que doit résoudre François Bayrou est digne d’un prix Nobel de mathématiques… qui, d’ailleurs, n’existe pas. Tout le monde est d’accord sur le constat : il faut faire des économies. Mais personne ne veut les subir.
La piste principale du Premier ministre est celle de « l’année blanche » : le gel de toutes les dépenses publiques au niveau de 2025. Un principe qui permet de faire porter l’effort sur tous, mais qui, dans sa réalisation, se heurte à la réalité. Les différents bords politiques vont chercher à sanctuariser les dépenses les plus cruciales pour leur électorat : par exemple les retraités pour les partis de droite, ou les salariés modestes et les allocataires sociaux pour les partis de gauche.
En cas d’année blanche, les premiers ne verraient pas leur pension indexée. Les seconds devraient subir une réforme de l’assurance-chômage – à la baisse, bien sûr. Pour compliquer la tâche du Premier ministre, le président Macron lui a mis des bâtons dans les roues : il a tracé une ligne rouge sur les augmentations d’impôts – pas question, même pour les plus hauts revenus – tout en annonçant une augmentation massive du budget militaire, à hauteur de 6,7 milliards sur deux ans.
Et puis, un nouvel acteur est entré dans la danse. Un anonyme a créé un compte X intitulé « Nicolas qui paie ». En quelques jours, il a rassemblé 55 000 followers. Visiblement âgé de 30 à 40 ans, il se veut le porte-parole des jeunes actifs de la classe moyenne en colère : trop d’impôts, des salaires qui stagnent, un accès à la propriété de plus en plus illusoire…
Les « Nicolas » ne veulent plus casquer pour les autres : leurs aînés, mais aussi ceux qui, selon eux, abusent de la générosité du modèle social. Comprenez : les chômeurs, les malades, les employés des services publics et des agences gouvernementales, mais aussi les réfugiés, les ASBL culturelles ou environnementales, etc.
Dans une interview donnée au Figaro, à visage caché, il déclare que son modèle n’est autre que le président argentin Javier Milei… et sa célèbre tronçonneuse. Les « Nicolas », qui votaient plutôt pour la droite classique, pourraient rejoindre massivement le Rassemblement National. Marine Le Pen a d’ailleurs répété qu’il n’était pas exclu que son parti censure le budget.
Mais s’il sera bien dévoilé aujourd’hui à la presse, il ne sera soumis aux députés que fin septembre. Deux mois de répit pour François Bayrou, maire de Pau. C’est, disons… un coup de pot !


















