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Frustré d’être célibataire, Timothy, 18 ans, a voulu commettre un attentat contre des femmes: le pire a été évité en France

Par RTL info avec Belga
Un attentat a été déjoué avec l’interpellation d’un jeune homme de 18 ans, masculiniste revendiqué, mis en examen et écroué mardi soir après avoir été interpellé dans la région de Saint-Etienne avec deux couteaux.

Un attentat a été déjoué avec l’interpellation d’un jeune homme de 18 ans, masculiniste revendiqué, mis en examen et écroué mardi soir après avoir été interpellé dans la région de Saint-Etienne avec deux couteaux, a appris l’AFP mercredi de sources proches du dossier.

Le suspect qui a été écroué à Paris, se revendique de la mouvance « incel » ( « involuntary celibate », des hommes considérant qu’ils seraient célibataires à cause des femmes qui ne veulent pas d’eux), a confirmé le Parquet national antiterroriste (Pnat). D’après les sources proches du dossier, il voulait s’en prendre à des femmes et a été interpellé à proximité d’un lycée.

Il est suspecté d’avoir voulu attaquer des femmes : un jeune de 18 ans, interpellé dans la région de Saint-Etienne, a été mis en examen mardi par la justice antiterroriste, dans ce premier dossier exclusivement lié à la mouvance masculiniste « incel ».

D’après des sources proches du dossier à l’AFP, le suspect, Timothy G., arrêté à proximité d’un lycée avec deux couteaux dans son sac, voulait s’en prendre à des femmes et s’est clairement identifié dans cette mouvance « incel ».

C’est une abréviation anglophone pour les « célibataires involontaires », des hommes considérant qu’ils seraient seuls à cause des femmes qui ne veulent pas d’eux, et qui nourrissent une haine à leur égard ou envers le féminisme, jugé responsable de leurs échecs.

Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire mardi, « à l’encontre d’un jeune homme de 18 ans, se revendiquant de la mouvance +incel+ ».

L’homme a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes et incarcéré, a confirmé le Pnat.

D’allure juvénile et timide, le visage presque glabre et le corps fluet, vêtu d’un tee-shirt bleu marine, Timothy G. a comparu mardi soir devant un juge des libertés et de la détention (JLD) qui l’a écroué, a constaté un journaliste de l’AFP.

« J’ai rencontré un adolescent qui souffre et non un combattant qui se prépare à l’action. L’instruction ramènera ce dossier à sa plus juste proportion du point de vue de la qualification et de la personnalité du mis en examen », a commenté auprès de l’AFP l’avocate de ce jeune homme né en novembre 2006 dans la Loire, Me Maria Snitsar.

D’après l’une première des sources proches du dossier, celui qui voulait devenir ingénieur a compulsé des vidéos masculinistes, notamment sur le réseau social TikTok.

« Adolescence »

Selon une autre source proche du dossier, c’est la première saisine du Pnat concernant une personne se revendiquant exclusivement de la mouvance « incel », une notion qui était apparue jusque-là de manière plus marginale dans au moins deux dossiers traités par ce parquet spécialisé en matière terroriste.

Le premier concerne la mise en examen d’un jeune homme des Hauts-de-France proche de l’ultradroite, soupçonné de projets d’actions violente, mis en examen à Paris le 22 septembre 2023 et écroué.

Une source proche du dossier l’avait présenté comme « un jeune majeur instable, frustré » plutôt « qu’un idéologue ».

Le second concerne un dossier déjà jugé, qui avait regroupé quatre jeunes, dont l’un voulait partir en Syrie, deux autres glorifiaient Hitler et le nazisme, tandis que tous trois dialoguaient par messagerie cryptée avec une femme rêvant de faire sauter une église.

Deux d’entre eux deux admiraient la théorie du grand remplacement mais aussi plusieurs auteurs de tueries de masse attribuées à l’extrême droite, parmi lesquels Anders Breivik (Norvège, Utøya, 2011, 77 morts), Brenton Tarrant (Nouvelle-Zélande, Christchurch, 2019, 51 morts) ou Dylan Klebold (Etats-Unis, Columbine, 1999, 13 morts).

Timothy G. s’était aussi intéressé à certains de ces faits.

La série Netflix « Adolescence », diffusée au printemps et qui a connu un grand succès, a mis en lumière ces influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes hommes en ligne.

Parmi les personnalités stars dans ces algorithmes figure l’influenceur masculiniste Andrew Tate, suivi par près de 11 millions de personnes sur X et accusé de viols.

La mouvance « incel » a été revendiquée par plusieurs auteurs de tueries, et des attaques de femmes par ce mode d’action datent.

En 1989, un homme de 25 ans, revendiqué « antiféministe », avait ouvert le feu à l’école polytechnique de Montréal, tuant 13 étudiantes et une secrétaire, avant de se suicider. L’attentat, l’une des pires tueries de l’histoire du Canada, avait profondément ébranlé ce pays.

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