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Une immense colonne de fumée noire a traversé le ciel de Wandre, en province de Liège, le jour de Noël, après qu’un incendie s’est déclaré dans l’usine de recyclage Recydel. Cet incident, le dernier en date, a provoqué un ras-le-bol généralisé chez les riverains, toujours plus inquiets pour leur santé et la pollution de leur environnement.
Ce genre d’incident n’est pas une première. En seulement dix ans, neuf incendies ont été recensés dans cette usine spécialisée dans le recyclage de matériel électronique. L’accumulation de ces événements préoccupe fortement les habitants. L’un d’eux, interrogé, s’indigne. « On ne saura pas nous convaincre que ce n’est pas dû à ces pollutions que l’on attrape des maladies de nulle part ».
Durant l’incendie, une épaisse fumée, potentiellement toxique, a incommodé les habitants sur une distance estimée à 20 kilomètres. Des instructions leur ont été données de « fermer les fenêtres », une mesure qui n’a toutefois pas apaisé leur crainte, comme le confie une mère de famille. « On nous avait demandé de fermer les fenêtres, mais l’odeur rentrait quand même et du coup, on se tracassait un peu pour les enfants. »
« On en a jusqu’au-dessus de la tête »
Que contient exactement cette fumée noire ? Les habitants ne peuvent qu’émettre des conjectures. Une enquête est d’ailleurs ouverte afin de déterminer l’origine et l’impact de cet incendie.
Face à la multiplication des incidents, certains habitants suggèrent une inégalité de traitement entre cette usine et les particuliers : « Franchement, on en a jusqu’au-dessus de la tête de voir ces incendies à répétition, et on ne fait rien pour les limiter. Je trouve ça complètement honteux. Nous autres, quand on fait un bête petit feu dans notre jardin, on nous envoie à la police ou à la gendarmerie. », déplore un riverain.
« Une fois, mais pas neuf »
Pour tenter de dissiper les tensions, l’usine Recydel a présenté ses excuses auprès des riverains. Mais à Wandre, cela ne suffit plus. L’exaspération monte : « Une fois, ça peut arriver. Deux fois, ça peut arriver. Trois fois, ça peut arriver, mais pas à neuf. Il faut que ça bouge plus parce qu’on a besoin de sécurité. Il y a peut-être des gens déjà malades qui ne le savent pas. », détaille Luigi Gianfreda, un habitant de la région.
Par précaution, des prélèvements d’eau rejetés par l’usine sont en cours d’analyse, tandis que les autorités promettent de faire la lumière sur ces incidents récurrents, qui impactent directement le quotidien des habitants. Cependant, pour ces derniers, des actes concrets sont attendus pour regagner leur confiance et apaiser leurs inquiétudes.















