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Lors d’une conférence de presse organisée à Nice à l’occasion du sommet international sur les Océans, Emmanuel Macron a livré une réponse à double tranchant sur l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. « Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution », a affirmé le chef de l’État, avant d’ajouter immédiatement : « Mais mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel, parce que si des formations politiques décidaient d’avoir une approche totalement irresponsable et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation où je dois utiliser la Constitution. »
Une réponse qui entretient l’ambiguïté et illustre la prudence du président, à un mois de la date à partir de laquelle une nouvelle dissolution serait juridiquement possible : le 8 juillet, soit un an après les dernières élections législatives.
Une majorité fragile, mais qui tient
Depuis ces élections, la France est gouvernée par un exécutif sans majorité absolue, reposant sur une coalition de circonstance. Un mode de gouvernance inédit sous la Ve République, mais qui, contre toute attente, tient bon. François Bayrou, nommé Premier ministre en décembre, a jusqu’ici résisté à sept motions de censure. Une stabilité relative, surtout comparée à celle de Michel Barnier, renversé au bout de seulement trois mois.
L’agenda politique immédiat s’annonce calme : l’été approchant, aucun événement majeur n’est attendu avant le vote crucial du budget à la fin de l’année. C’est à ce moment que la majorité pourrait vaciller. En cas d’échec, le poste de François Bayrou serait en jeu, et Emmanuel Macron disposerait toujours de la possibilité de désigner un nouveau Premier ministre.
Lecornu pressenti pour Matignon
Dans les couloirs du pouvoir, un nom revient avec insistance : Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées et fidèle parmi les fidèles du président. Un proche d’Emmanuel Macron confie au journal La Croix : « C’est lui qui éteindra la lumière. » Une formule qui laisse entendre qu’il pourrait être le dernier chef du gouvernement du second quinquennat Macron, avant l’échéance présidentielle de 2027.
Mais avant cela, les élections municipales de mars 2026 seront un test crucial pour plusieurs partis. Elles pourraient confirmer – ou non – l’enracinement local du Rassemblement National et de La France insoumise.
L’extrême droite entre succès électoral
Le Rassemblement National a célébré hier le premier anniversaire de son score historique aux européennes : 32 % des voix, contre 15 % pour le camp présidentiel. Un moment de fête, marqué par la présence de plusieurs leaders européens de l’extrême droite. Mais la formation de Marine Le Pen traverse une période délicate. La menace d’une peine d’inéligibilité pèse toujours sur la présidente du RN, ce qui affaiblit sa position en vue de la présidentielle.
Qui sera le candidat du RN en 2027 ? Marine Le Pen ou Jordan Bardella ? L’incertitude règne, d’autant que le parti a perdu deux députés lors d’élections législatives partielles.
Personne ne souhaite une nouvelle dissolution
Du côté de La France insoumise, les sondages sont en baisse. Dans ce contexte, aucun grand parti n’a intérêt à une dissolution. Le statu quo semble donc devoir durer… à moins qu’Emmanuel Macron, par goût du risque ou calcul politique, décide de rebattre les cartes. Un proche s’amuse à glisser que « Brigitte l’a prévenu, dans ce cas, il pourrait prendre une claque. » Une manière de rappeler que même les coups de poker politiques ont leurs limites.


















