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Le trésor caché de Rachida Dati: ses montres et ses bijoux vont-ils lui coûter la Mairie de Paris ?

Le journal Libération révèle aujourd'hui une nouvelle affaire qui risque de faire du bruit. La ministre de la Culture, Rachida Dati, aurait dissimulé une partie de son patrimoine lors de la déclaration que tout nouveau ministre doit effectuer à son entrée en fonction. Elle aurait omis de signaler la possession de montres et de bijoux d'une valeur de 420 000 euros. Du coup, ces révélations pourraient-elles l'empêcher de devenir maire de Paris l'an prochain ?

En 20 ans de vie politique, Rachida Dati a bien changé. Je me souviens d’elle le jour de l’entrée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, le 16 mai 2007. J’étais dans la cour du palais avec mon vieux complice et mentor, le grand journaliste français Philippe Alexandre.

Les invités arrivaient chacun leur tour, et tout à coup, apparut Rachida Dati, l’une des principales conseillères du nouveau président. Elle était habillée comme un sapin de Noël, dans des vêtements extrêmement chics, mais pas tout à fait adaptés à l’événement. Philippe, qui avait commencé sa carrière sous le général de Gaulle, soupira et me dit, citant indirectement le président Mao : "Une passation de pouvoir n’est pas un dîner de gala".

C’était l’époque bling-bling de Sarkozy, mais celle qui allait devenir son ministre de la Justice a fait, depuis, son chemin vers les codes de la bourgeoisie française. Aujourd’hui, elle porte sobrement des vestes de chasse, des lunettes élégantes et une coiffure très sage. Il faut dire qu’elle est désormais maire du 7e arrondissement de Paris, l’un des quartiers les plus chics de la capitale, avec notamment la tour Eiffel, l’hôtel Matignon, de nombreux ministères et ambassades, les Invalides, l’école militaire, l’UNESCO, le musée d’Orsay, et même le Bon Marché. Le revenu des ménages y est le plus élevé de France.

Alors évidemment, l’élue a tout fait pour ressembler à ses administrés. Quand elle est redevenue ministre, elle a dû, comme les autres, remplir une déclaration de patrimoine devant la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, une institution créée en 2013 après l’affaire Cahuzac. Vous savez, ce ministre du Budget qui avait déclaré "Les yeux dans les yeux" qu’il n’avait pas de compte en Suisse.

La déclaration de Rachida Dati révèle un patrimoine de 5,6 millions d’euros, qu’elle a gagné en tant qu’avocate d’affaires, une profession qu’elle exerce depuis 2010. C’est beaucoup, mais pas faramineux. D’autres ministres, ou ex-ministres comme Dupont-Moretti, ont des patrimoines comparables. Le hic, c’est qu’à la ligne concernant les biens personnels, et notamment les objets et œuvres d’art de plus de 10 000 euros, elle a écrit "néant".

Or, le quotidien Libération a démontré que la ministre de la Culture possédait pour au moins 420 000 euros de montres et de bijoux. Cartier, Bulgari, Chaumet, etc. Des cadeaux de son ex-compagnon, l’homme d’affaires Henri Proglio, autrefois PDG de Veolia et d’EDF.

Elle en a le droit. Et pour l’instant, il n’y a pas de poursuites. Mais, au cas où il y en aurait, celle qui se verrait bien succéder à Anne Hidalgo risque, par sa déclaration incomplète, trois ans de prison, 45 000 euros d’amende, et une peine, c’est le mot à la mode, d’inéligibilité.

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