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Le président américain a imposé une hausse des droits de douane de 50% au Lesotho. Or, il vit principalement de l'exportation de tissus destinés aux "blue jeans" américains. Par ailleurs, 25% de sa population est exposée au virus du SIDA, et la récente suppression l'USAID laisse ses malades sans soins.
Pourquoi Trump en veut-il au Lesotho ? Tout simplement parce qu’il ne sait pas où c’est. Et comme il le disait dans son incroyable conférence de presse sur les droits de douane, "personne n’en a jamais entendu parler".
C'est embêtant parce que son compère, Elon Musk est citoyen d’Afrique du Sud et que le Lesotho, petite monarchie autrefois protectorat britannique, est enclavé en Afrique du Sud. Alors soit Musk n’a jamais vu une carte de son pays, soit, et c’est le plus probable, Trump dit n’importe quoi.
Le Lesotho est presque aussi grand que la Belgique avec ses 30.300 km2, et il est peuplé de 2,3 millions d'habitants. Ces deux ressources principales sont le diamant et surtout la toile de demin. Ce tissu originaire de la région de Nîmes, en France, et que les Américains ont utilisé au 19e siècle pour fabriquer des bleus de chauffe et des pantalons, pour cow-boy dont vous avez peut-être entendu parler.
"La capitale africaine du Denim"
On surnomme le Lesotho "la capitale africaine du Denim", il compte parmi ses clients, des petites marques comme Wrangler , Levi’s ou Timberland. 30.000 personnes vivent de l’industrie du Denim, frappée déjà par la concurrence asiatique.
Depuis 2018, l'industrie textile du Lesotho a perdu 16 000 emplois et les nouveaux droits de douane américains pourraient mettre toutes les usines à l'arrêt. Un désastre pour le royaume du roi Lestie III où le taux de chômage avoisine les 25 %.
Complètement paniqué, le gouvernement a décidé d’envoyer une mission à Washington pour plaider sa cause.
Alors certes, la balance commerciale entre le Lesotho et les États-Unis penche en faveur du Lesotho, mais les chiffres sont dérisoires face à l’immensité de l’économie américaine. Le Lesotho exporte 236 millions de dollars outre atlantique et n’importe que 2,8 millions de dollars de biens américains. C’est possible grâce à un programme baptisé "Agoa" et promulgué en l'an 2000 par Bill Clinton.
Il offre à plusieurs pays africains un accès privilégié au marché américain. Et Trump veut bien sûr veut le supprimer. Comme toujours, son propos n’est pas qu’économique, mais aussi politique, car le Lesotho a reçu 8 millions de dollars pour accompagner les LGBT+. Il a bénéficié aussi, depuis 2006 de 959 millions de dollars de l’USAID pour financer les programmes de lutte contre le SIDA. Un quart des adultes sont séropositifs.
Désormais, ils ne reçoivent plus leur traitement, et le personnel médical qui prend en charge les malades n'est plus payé. Trump appelle ça du gaspillage. Nous, de l’humanité.
