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Un ex-serveur parisien lève le voile sur des arnaques courantes dans les bars : vins remplacés par du cubi, faux cocktails premium, "pintes" tronquées… Des pratiques illégales, mais répandues, dénoncées par un site participatif et des témoins.
Un ancien serveur parisien, qui a travaillé deux ans dans plusieurs brasseries de la capitale française, a brisé le silence sous couvert d’anonymat. Selon lui, certaines pratiques douteuses sont courantes dans des établissements où le mot d’ordre était simple : si l’on peut tromper le client, on le fait.
Le serveur anonyme explique que les consommateurs sont trop confiants et que les techniques de fraude sont bien huilées. "Quand on recevait un bon pour un vin blanc, par exemple, on ouvrait directement le frigo, on ne prenait pas la bouteille et on remplissait directement avec le cubi pour pas que le client le voie. Et on l’envoyait directement au barman sur le comptoir."
Le client pense boire un vin prestigieux à 7 euros le verre, alors qu’il reçoit en réalité un vin bas de gamme, 20 fois moins cher. Et la supercherie ne s'arrête pas là... Elle concerne aussi les cocktails: certains établissements remplissent les verres avec des alcools de premier prix. Dans le mélange, difficile de distinguer un alcool premium d’une version bas de gamme. "C'est 9 euros la bouteille au lieu de 17 euros la bouteille", explique le témoin. "Et il y aura également le mousseux... à la place du Champagne."
Le phénomène touche aussi les amateurs de bière. En mars, deux Parisiens ont lancé le site "Balance ta pinte" pour dénoncer les bars qui servent des demi-litres… en version réduite. Leur constat : certaines "pintes" ne font que 37,5 cl, servies dans des verres trop petits pour éveiller les soupçons. Le site a reçu jusqu’à 50 signalements par jour, venant de Paris, Bordeaux, Lyon ou encore Toulouse.
Éviter le piège
Ces pratiques sont évidemment illégales et pourtant de plus en plus courantes si l'on en croit les témoignages recueillis par TF1. En cas de fraude avérée, les sanctions peuvent aller jusqu’à trois ans de prison et 300.000 euros d’amende.
Pour éviter les pièges, le serveur recommande aux clients de demander à voir la bouteille lorsque du vin est servi au verre - ce qui, en principe, devrait être fait devant le client.
Difficile de mesurer l’ampleur réelle de ces pratiques. Mais les témoignages concernent des établissements de tous standings, y compris des adresses huppées. Le président du syndicat de restaurateurs UMIH 75, Franck Delvau, tient toutefois à relativiser : "Ce n’est pas une pratique généralisée. Sur les 30.000 établissements en Île-de-France, oui, ça doit exister, mais nous les condamnons."



















