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La Maison Blanche, située au 1600 Pennsylvania Avenue à Washington D.C., est bien plus qu’une simple résidence présidentielle : c’est un symbole majeur du pouvoir américain. Invité de Luc Gilson dans « C’est arrivé un jour », l’historien Serge Jaumain rappelle d’abord que Washington D.C. est un district fédéral créé à partir de territoires prélevés sur la Virginie et le Maryland, afin de ne favoriser aucun État en particulier. La Maison Blanche y fut construite à partir de 1792, mais le premier président des États-Unis, George Washington, n’y résida jamais. Ce fut son successeur, John Adams, qui y emménagea en 1800, alors même que le bâtiment n’était pas encore totalement terminé. « Mais il y a une volonté forte de s’installer pour montrer que le pouvoir se trouve là », note l’historien. Serge Jaumain souligne que le nom « Maison Blanche » ne repose pas sur une « certitude historique ». Il provient du fait que l’édifice, construit en grès, fut peint en blanc, une pratique courante à l’époque. Ce nom est finalement devenu une désignation officielle, symbolisant la résidence du président et le siège de son administration. L’édifice s’est agrandi peu à peu, notamment avec l’ajout des ailes Est et Ouest, cette dernière abritant le célèbre Bureau ovale, construit en 1901. Ce bureau, où travaillent le président et ses collaborateurs, est devenu un lieu mythique et un symbole du pouvoir exécutif américain.
Un édifice démesuré, reflet du pouvoir présidentiel
La démesure de la Maison Blanche s’explique notamment par sa double fonction : lieu de vie et de travail du président. Serge Jaumain rappelle que l’édifice compte six niveaux, 132 pièces et 35 salles de bain. Cette configuration prestigieuse reflète la volonté de montrer la puissance et la continuité du pouvoir. Par ailleurs, la Maison Blanche est équipée de façon à assurer la sécurité maximale du président, avec notamment un bunker souterrain, d’où sont gérées les situations de crise.
L’historien évoque également l’évolution de la Maison Blanche au fil du temps, notamment grâce à des initiatives comme celle de Jackie Kennedy qui, dans les années 1960, a rénové le mobilier ancien et ouvert la résidence au public via les médias, renforçant ainsi la transparence et le lien entre le pouvoir et les citoyens. Chaque président et Première dame peuvent personnaliser la décoration intérieure, bien que le mobilier symbolique du Bureau ovale soit conservé pour marquer la continuité institutionnelle.


















