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Au cours de ces deux ans de conflit, Israël a tout fait pour éradiquer la branche armée du Hamas. Des dirigeants du groupe terroriste palestinien ont été assassinés, des infrastructures et du matériel militaire détruits. Et pourtant, aujourd’hui, le Hamas est toujours présent à Gaza. Mais dans quel état ? Quelle est désormais sa capacité militaire ?
Sur les 25.000 à 30.000 militants que comptait le Hamas avant le conflit, plus de la moitié auraient été tués selon un bilan dressé par l’armée israélienne, un chiffre certainement extrapolé à des fins de propagande. « Aujourd’hui, les Israéliens avancent les chiffres de 17 000 à 23 000, si je ne m’abuse, tandis que les observateurs extérieurs, comme Akled, mettent le chiffre à environ 8 900 », rapporte Elena Aoun, professeure et chercheuse en relations internationales à l’Université catholique de Louvain.
La qualité s’est dégradée
Pour maintenir son ancrage à Gaza, le mouvement palestinien serait parvenu à recruter 15.000 nouveaux membres en deux ans. C’est ce que prétendent certaines sources américaines, mais le Hamas n’en ressort pas pour autant renforcé, car ses recrues sont plus jeunes et formées sur le tas dans des conditions extrêmes. « On est face à une force qui est quantitativement toujours importante, mais dont la qualité s’est dégradée. On a vraiment des combattants qui sont fatalement plus jeunes, moins expérimentés, mais davantage enragés, puisque majoritairement endeuillés », indique Didier Leroy, chercheur à l’Institut Royal Supérieur de Défense.
Des chefs éliminés
Au cours de ces 24 mois de conflit, Israël a éliminé plusieurs têtes pensantes des brigades al-Qassam. Marwan Issa, Mohamed Deif, Ismail Haniyeh, Yahya Sinouar et son frère Mohamed Sinouar en mai dernier. Si ces assassinats n’ont pas permis à Tel Aviv d’anéantir le Hamas, ils ont bouleversé son organisation. « Le Hamas a été obligé de se transformer, aujourd’hui il est beaucoup plus horizontal qu’il ne l’était auparavant, avec la multiplication de cellules qui sont plus ou moins autonomes et qui essaient de survivre et de continuer à affronter l’occupation israélienne comme ils peuvent », précise Elena Aoun.
Le Hamas ne menace plus la périphérie immédiate de la bande de Gaza
Au niveau des capacités matérielles, Israël affirme avoir détruit 90 % de l’artillerie détenue par son ennemi et 40 % des 600 km de galeries souterraines utilisées quotidiennement par les combattants du Hamas, des informations difficilement vérifiables mais qualifiées de crédibles par certains observateurs. « On peut sans doute se dire que l’état de leurs ressources matérielles doit être un petit peu le reflet du bâti à l’échelle de la bande de Gaza parce qu’en gros 80 % a été démoli. Donc à ce niveau-là, le Hamas ne menace plus la périphérie immédiate de la bande de Gaza », estime Didier Leroy.
Suite au blocus total de Gaza imposé par Tel Aviv, les terroristes du Hamas peinent à se réarmer, d’autant que certains de ses alliés comme le Hezbollah libanais et l’Iran sont eux aussi affaiblis par des attaques menées par l’armée israélienne.


















