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Donald Trump l'avait annoncé, il a gracié les émeutiers du Capitole. Au total, 1.500 personnes condamnées pour avoir tenté de renverser le gouvernement ont été libérées. Cette décision a provoqué la colère de certains policiers américains.
Ils sont libres malgré de lourdes condamnations. Il a suffi d'un trait, d'une signature, celle de Donald Trump, pour que 1.500 participants à l'assaut du Capitole soient graciés. Une décision qui fait couler beaucoup d'encre. "C'est choquant, c'est scandaleux", réagit un ancien policier de Washington.
À l'aéroport de Miami, le 22 janvier dernier, Enrico Tario retrouvait sa famille. L'ancien leader d'un groupe d'extrême droite était condamné à 22 ans de prison. Il n'était pas présent le jour de l'attaque du Capitole, mais selon la justice, il en était l'un des cerveaux.
Quand un journaliste demande ce qu'il répond à ceux qui sont contre cette libération, Gabriel Garcia, membre gracié des Proud Boys répond: "Que dites-vous aux partisans de Biden qui a gracié son drogué de fils ?"
Il fait référence à l'inculpation du fils de l'ancien président pour fraude fiscale et détention illégale d'armes à feu. Le fils de Joe Biden a été gracié par son père.
Côté républicain, Donald Trump avait fait de la libération des émeutiers une promesse de campagne. Des patriotes qui, selon lui, ont été traités injustement par des juges impitoyables. Lui qui n'a jamais reconnu la victoire de Joe Biden a toujours minimisé l'assaut du 6 janvier 2021.
Peter Loge, directeur de l'université George Washington, n'entend pas du tout les choses de la même façon: "Ce ne sont pas des gens qui ont juste sauté une clôture pour faire la fête. Ils ont menacé la vie de hauts responsables et tenté de renverser le gouvernement américain."
150 policiers ont été blessés durant ces émeutes. Certains ont été salués comme des héros pour avoir défendu l'institution. C'est le cas de Michael Fanon, pour qui la grâce des insurgés signifie la fin de l'État de droit: "Malheureusement, la majorité des Américains ne comprennent pas ce que représentent ces groupes. On leur fait croire que ce sont des organisations pseudo-patriotiques, mais si on enquête un peu, on s'aperçoit que beaucoup sont des suprémacistes blancs qui défendent une idéologie."
Aux États-Unis, la grâce présidentielle est inscrite dans la Constitution. Elle doit, selon la Cour suprême, être utilisée pour la justice et pour le bien public. Mais pour le locataire de la Maison Blanche, c'est un pouvoir sans limite. En deux jours, Donald Trump aurait gracié sept fois plus de prisonniers que lors de son premier mandat.