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L’intégrité territoriale de la Pologne a été violée après le survol de drones russes sur son territoire il y a quelques jours : une ligne rouge franchie par Vladimir Poutine.
Face à cette provocation, la riposte de l’OTAN sera-t-elle à la hauteur ? Dans l’est de la Pologne, des militaires et policiers polonais sont déployés pour analyser les drones russes qui se sont écrasés. Dans la nuit de mardi à mercredi, 19 appareils militaires russes ont traversé la frontière du pays membre de l’OTAN. L’un d’entre eux a détruit une maison. « On était assis et il y avait un tel vacarme comme un avion qui volait. J’ai dit à mon mari pourquoi cet avion est-il si bruyant ? Et soudain, un bruit et puis plus rien », détaille une riveraine.
Les débris de drones russes ont été retrouvés principalement dans l’est et parfois à plusieurs centaines de kilomètres de l’Ukraine. Une attaque qui a été interceptée par la Pologne et ses alliés : sur 19 drones, 3 ont été abattus. Cet incident a rapidement été fustigé par l’OTAN, l’Union européenne et le Premier ministre polonais. « Nous sommes prêts à repousser ce type de provocation et d’attaque. Nous sommes bien préparés et la situation est grave. Aujourd’hui, personne ne peut douter que nous devons nous préparer à différents scénarios », a réagi Donald Tusk, le Premier ministre polonais.
De son côté, la Russie dément avoir visé la Pologne et Donald Trump parle plutôt d’erreur. « Ça aurait pu être une erreur mais quoi qu’il en soit, je ne suis pas content de tout de cette situation. J’espère que ça va finir », a-t-il expliqué.
S’agissait-il donc d’une erreur de pilotage ? « Ces drones sont capables d’éviter le brouillage GPS. Ce sont des drones particulièrement performants que la Russie produit aujourd’hui. L’objectif de la Russie est de tester à la fois les défenses des pays de l’OTAN, notamment le temps de réaction et les procédures qui seront mises en œuvre », analyse Alain De Nève, analyste de défense à l’Institut Royal de Défense.
Réaction immédiate avec un déploiement des avions F-35 pour abattre les drones russes, et activation de l’article 4 de l’OTAN qui prévoit des consultations d’urgence avant tout éventuelle riposte. Les alliés annoncent même renforcer leurs moyens de défense aériens pour sécuriser l’Europe de l’Est. Mais jusqu’où ira l’OTAN ? Il pourrait activer plusieurs mécanismes. « Une réaction militaire de l’OTAN, une confrontation directe ne sont pas attendues pour l’instant. Il faudra un consensus. Si une telle décision devait être prise, ce qui me semble plutôt improbable. Mais la riposte pourrait être politique ou même financière », estime Sascha Hach, chercheur à l’Institut de recherche pour la paix à Francfort.
Sans attendre, la Pologne renforce sa vigilance et ferme sa frontière avec la Biélorussie. Depuis hier, la Russie organise des manœuvres militaires avec son allié biélorusse. Exercice similaire en 2021… qui avait servi d’entraînement à l’invasion de l’Ukraine.
