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Les investigations ordonnées par les autorités intérimaires régionales du Tigré sur le détournement de l'aide alimentaire dans cette région d'Éthiopie, ont identifié 186 suspects, membres d'entités gouvernementales ou humanitaires, selon le chef de la commission d'enquête.
Le 3 mai, l'USAID, agence humanitaire du gouvernement américain, et le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU avaient annoncé la suspension sine die de leur aide alimentaire au Tigré, en raison de détournements.
Le 8 juin, tous deux ont ensuite étendu cette décision à l'ensemble de l'Éthiopie, l'USAID évoquant un détournement "généralisé et coordonné" de l'aide alimentaire à travers le pays.
"Cinq entités - le gouvernement érythréen, le gouvernement fédéral éthiopien, les autorités régionales du Tigré, les coordinateurs des camps de déplacés ainsi que des travailleurs humanitaires - ont pris part" à ces détournements, rapporte Tigrai TV, média officiel des autorités régionales du Tigré, citant un entretien réalisé mercredi avec le général Fiseha Kidanu, chef de la Commission d'enquête.
"Sept des 186 suspects ont d'ores et déjà été incarcérés", a assuré le général Fiseha, sans préciser à quelles entités appartiennent les suspects identifiés.
Environ 20 millions de personnes, soit 16% des quelque 120 millions d'Éthiopiens, dépendent de l'aide alimentaire, estimait fin mai l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), en raison des conflits et d'une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique.