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Un public tenu à l’écart, le fantôme d’Epstein jamais loin, et un panégyrique de la famille royale : voici quelques moments marquants de la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni, qui s’est clôturée ce jeudi soir.
Une visite à huis clos
Le président américain est impopulaire au Royaume-Uni et ses opposants avaient l’intention de le lui faire savoir. Mais tout a été fait pour que Donald Trump évite tout contradicteur. Notamment en contenant la visite à l’écart de Londres, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi.
A Windsor, le cérémonial royal s’est déroulé mercredi à l’intérieur du domaine du château, et la procession en carrosse, avec le roi Charles III, la reine Camilla, le prince William et la princesse Kate, n’a pas traversé la ville, située à environ 40 km de la capitale, décevant ceux qui espéraient apercevoir le spectacle.
Le lendemain, le président américain s’est envolé en hélicoptère vers Chequers, la résidence de campagne du Premier ministre, à environ 70 km de Londres, pour sa séquence avec Keir Starmer. Avant de repartir à bord d’Air Force One.
Le fantôme de Jeffrey Epstein
Le spectre du délinquant sexuel américain décédé en prison en 2019 a hanté la visite de Donald Trump, dont il était un proche.
Mardi soir, le groupe protestataire et satirique Led by Donkeys a réussi à déjouer la sécurité pour projeter sur une tour du château de Windsor – où Trump ne se trouvait pas encore – des images du président américain et d’Epstein. Quatre personnes ont été interpellées par la police.
Keir Starmer a lui aussi été rattrapé par le scandale. Il a dû limoger la semaine dernière l’ambassadeur britannique à Washington, Peter Mandelson, ami notoire d’Epstein, après la publication de messages entre les deux hommes. Le Premier ministre est accusé, jusque dans son propre camp, d’avoir manqué de jugement.
Les deux dirigeants ont été interpellés lors de leur conférence de presse jeudi. « Je ne le connais pas », a répliqué Donald Trump, interrogé sur l’ex-ambassadeur, qu’il a pourtant reçu à plusieurs reprises dans le bureau ovale. Starmer s’est défendu, faisant valoir son ignorance sur les détails des relations entre les deux hommes.
La tech américaine en force
La visite d’Etat a été l’occasion d’annoncer 150 milliards de livres d’investissements américains au Royaume-Uni, essentiellement dans la tech et l’intelligence artificielle, domaine dans lequel Londres tente de se positionner en leader européen face aux géants américain et chinois.
Plusieurs patrons du secteur ont aussi eu les honneurs du banquet royal, où ont été aperçus les dirigeants d’Open AI Sam Altman, d’Apple Tim Cook, de Nvidia Jensen Huang, et de Blackstone Steve Schwarzman.
Londres et Washington ont signé un accord de partenariat technologique, qualifié de « novateur » par le Premier ministre Keir Starmer.
Un « grand » roi, Kate « tellement belle »
Admirateur assumé de la famille royale britannique mais aussi habitué des sorties imprévisibles face à des dirigeants étrangers, Donald Trump s’est montré particulièrement sage auprès du roi Charles III.
Il n’a pas manqué une occasion de complimenter le souverain, saluant durant le banquet royal « un homme très spécial », puis encore « un grand roi » et « un grand gentleman », au moment de lui dire au revoir à la porte du château de Windsor jeudi matin.
Il n’a pas tari d’éloges non plus pour la princesse Catherine, « tellement belle », l’a-t-il complimentée à son arrivée à Windsor. Puis encore lors du banquet, où il a jugé Kate, qui est en rémission d’un cancer, « si radieuse, si énergique, si belle », dans son impressionnante robe dorée brodée.
Il a aussi rendu hommage au prince William, « un fils remarquable » et qui aura « un succès incroyable dans le futur ».
Le chapeau de la discrète Melania
Le chapeau prune porté par la Première dame mercredi à Windsor a suscité de nombreux commentaires. Ses larges bords camouflaient le regard de Melania Trump et rappelaient celui marine et blanc qu’elle arborait lors de la cérémonie d’inauguration de son président de mari en janvier.

Certains y ont vu un signe de la discrétion habituelle de la Première dame, peut-être pour ne pas prendre la lumière de son époux, lors des spectaculaires cérémonies qui ont marqué la journée.
Pas de chapeau le lendemain pour les activités prévues en compagnie de la reine Camilla et de la princesse Kate. Melania s’est extasiée poliment devant un « délicat » livre ancien dédié aux oiseaux, ou devant les « si beaux » dessins de jeunes scouts.
Réputée discrète, la Première dame a révélé aux enfants que son insecte préféré était « la coccinelle ».



















