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« La plus grave attaque contre une infrastructure critique » : que s’est-il passé cette nuit aux aéroports d’Oslo et de Copenhague ?

Par RTL Info avec Belga
Un drone aperçu lundi soir près de l’aéroport d’Oslo a entraîné la suspension du trafic aérien pendant trois heures. Une douzaine de vols ont été perturbés, alors que Copenhague faisait face au même moment à un incident similaire.

Les aéroports de Copenhague et d’Oslo ont rouvert mardi après avoir été fermés lundi en raison de la présence de drones non identifiés, ont annoncé la police et les aéroports à l’AFP.

À Copenhague, « les drones ont disparu et l’aéroport est à nouveau ouvert », a déclaré un responsable policier, Jakob Hansen.

La police de Copenhague avait fait état lundi de « trois ou quatre gros drones » observés au-dessus de l’aéroport.

Des drones ont également été observés au niveau de l’aéroport de la capitale norvégienne, qui a dû fermer pendant plusieurs heures. « Nous avons fait deux observations distinctes de drones », a indiqué à l’AFP Monica Fasting, porte-parole de l’aéroport d’Oslo, précisant que celui-ci avait rouvert mardi à 03H15 (01H15 GMT).

Plusieurs vols ont été déroutés et des perturbations sont encore attendues mardi le temps que le trafic revienne à la normale, ont indiqué les deux aéroports.

Le chef de l’Otan : trop « tôt » pour dire si la Russie est impliquée

Il est « trop tôt » pour savoir si la Russie est impliquée dans le survol de drones à Copenhague, a affirmé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.

« Les Danois sont en train d’évaluer exactement ce qui s’est passé (…) Il est trop tôt pour se prononcer », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse, précisant qu’il avait échangé avec la Première ministre danoise.

L’Otan appelle la Russie à cesser « l’escalade » des violations d’espace aérien

La Russie doit cesser l’« escalade » après plusieurs violations de l’espace aérien de l’Otan par des avions ou drones au cours des derniers jours, a averti mardi l’Alliance atlantique après une réunion de ses représentants à Bruxelles.

« La Russie porte l’entière responsabilité de ces agissements, qui sont de nature à conduire à une escalade, risquent de donner lieu à une erreur d’appréciation et mettent des vies en danger. Tout cela doit cesser », a mis en garde l’Alliance dans un communiqué.

Les 32 pays alliés de l’Otan « emploieront, dans le respect du droit international, tous les outils militaires et non militaires qu’ils jugeront nécessaires pour se défendre et pour écarter toutes les menaces, d’où qu’elles viennent », a encore indiqué ce communiqué publié après une réunion, au niveau des ambassadeurs, du Conseil de l’Atlantique nord (Nac), plus haute instance politique de l’Alliance.

La Russie nie toute implication

La Russie a affirmé mardi ne pas être impliquée dans les incidents à Copenhague. « À chaque fois, nous entendons des accusations sans fondement », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors de son briefing quotidien auquel participait notamment l’AFP. Les autorités danoises ont dénoncé mardi une « grave attaque » contre les infrastructures du pays, la Première ministre, Mette Frederiksen, affirmant « ne pas exclure » qu’il s’agisse de la Russie.

Peu après cette déclaration, l’Otan a réagi en appelant la Russie à cesser « l’escalade ».

L’espace aérien norvégien violé trois fois cette année

Mardi après-midi, le gouvernement norvégien a affirmé que des appareils russes avaient violé l’espace aérien du pays scandinave à trois reprises cette année, des incidents qu’Oslo a qualifiés d’« inacceptables ».

« La Russie a violé l’espace aérien norvégien à trois reprises ce printemps et cet été », a déclaré le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, dans un communiqué. « Nous ne pouvons pas établir s’il s’agit d’un acte délibéré ou d’une erreur de navigation. Quelle qu’en soit la cause, cela reste inacceptable, et nous l’avons clairement fait savoir aux autorités russes », a-t-il ajouté.

Un couple de touristes menacés d’expulsion en Norvège

Un couple de ressortissants singapouriens, soupçonnés d’avoir illégalement fait voler un drone au-dessus d’Oslo, risque d’être expulsé de Norvège, a annoncé la police norvégienne mardi, sur fond de multiplication des incidents impliquant des drones.

Âgés d’une cinquantaine et d’une soixantaine d’années selon la police, les deux Singapouriens ont été arrêtés en début de soirée lundi, soupçonnés d’avoir fait voler un drone au-dessus de la forteresse et de l’opéra d’Oslo, en violation de l’interdiction de survol du centre-ville. Tous deux se présentent comme un couple de touristes visitant la Norvège.

« Comme les deux personnes interpellées sont des ressortissants étrangers, il sera pertinent d’ouvrir une procédure d’expulsion ou de reconduite à la frontière conformément à la loi sur l’immigration », a affirmé un substitut du procureur, André Kvistad Alme, dans un courriel à l’AFP.

L’incident s’est produit quelques heures avant la fermeture temporaire du trafic aérien dans les aéroports d’Oslo et de Copenhague dans la nuit de lundi à mardi, après que des drones y eurent été repérés.

« L’affaire en est à un stade préliminaire, mais à ce stade nous n’avons aucune raison de soupçonner que cet incident ait un lien avec les survols de drones dans les aéroports d’Oslo ou de Copenhague », a précisé André Kvistad Alme. « Ce point fera toutefois l’objet de vérifications plus approfondies dans le cadre de l’enquête, notamment à travers des interrogatoires et des examens techniques du drone », a-t-il ajouté.

Les autorités de nombreux pays européens ont relevé leur vigilance face aux vols de drones à l’heure où Moscou est soupçonné de mener des opérations hybrides dans les États qui soutiennent l’Ukraine face à l’invasion russe.

La cellule de crise nationale activée

Les autorités danoises ont activé la cellule de crise nationale, appelée NOST (Den Nationale Operative Stab. La cellule de crise a été activée au niveau 1, soit le niveau le plus bas qui correspond à un « état d’alerte informationnelle ».

Au sein du dispositif figurent notamment la police nationale, les services de sécurité, le commandement de la Défense, l’agence pour la gestion des catastrophes et le ministère des Affaires étrangères.

Une « menace de sabotage importante »

Les renseignements danois ont affirmé que le pays faisait face à une « menace de sabotage importante ». « Nous faisons face au Danemark à une menace de sabotage importante. On ne vient peut-être pas nous attaquer, mais nous stresser et voir comment nous réagissons », a déclaré le directeur des opérations des services de renseignement (PET) Flemming Drejer lors d’une conférence de presse.

L’auteur des survols « compétent »

La police danoise a indiqué que l’auteur des survols de drones à Copenhague est « compétent » mais reste non identifié à ce stade de l’enquête.

Un peu plus tard dans la journée, les renseignements danois ont également pris la parole en affirmant se trouvait face à une « menace de sabotage importante ». « On ne vient peut-être pas nous attaquer, mais nous stresser et voir comment nous réagissons », a déclaré le directeur des opérations des services de renseignement (PET) Flemming Drejer lors d’une conférence de presse.

La Russie est accusée d’être à l’origine d’une irruption de drones dans l’espace aérien polonais le 10 septembre, un incident qui a provoqué une mobilisation d’avions de chasse de l’Otan.

« Le nombre, la taille, les trajectoires de vol, le temps passé au-dessus de l’aéroport. Tout cela ensemble… indique qu’il s’agit d’un acteur compétent. Quel acteur compétent, je ne sais pas », a déclaré lors d’une conférence de presse l’un des responsables de la police de Copenhague, Jens Jespersen, aux journalistes. La fermeture temporaire de l’aéroport, qui a rouvert tôt mardi, a entraîné des perturbations pour quelque 20.000 passagers d’après la direction.

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