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« Je n’accuse de rien la Belgique mais… » : il faut « en faire plus pour arrêter le génocide à Gaza », plaide une experte de l’ONU devant la Chambre

Par RTL info avec Belga
La rapporteuse de l’ONU sur les droits de l’homme dans les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, a exhorté mardi les États, dont la Belgique, à « en faire plus » pour mettre fin au génocide en cours à Gaza. Elle juge les sanctions décidées par le gouvernement belge insuffisantes face à la gravité de la situation.

Il faut en faire plus pour arrêter le génocide des Palestiniens. Tel est le message qu’a adressé mardi la rapporteuse des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, entendue par la commission des Relations extérieures de la Chambre.

« Il est trop tard pour prévenir le génocide commis par Israël à Gaza. Le génocide est en cours. Nous devons l’arrêter et punir les coupables », a expliqué Mme Albanese qui s’exprimait en visioconférence.

L’appel de Mme Albanese ne vise pas uniquement la Belgique mais l’ensemble des Etats, notamment européens, qui sont parties à la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. « Je n’accuse de rien la Belgique mais je dis qu’aucun Etat membre à la convention n’en fait assez », a-t-elle expliqué. « J’ai mentionné les efforts consentis par la Belgique et ce qui a été fait par les autorités belges mais est-ce que cela suffit ? Non puisque le génocide est toujours en cours », a expliqué la rapporteuse.

Le gouvernement s’est mis d’accord au début du mois sur une position à l’égard de la situation dans la Bande de Gaza et les autres Territoires palestiniens. Il a notamment décidé de sanctions touchant l’importation de produits issus de ces territoires, visant les colons violents et deux ministres israéliens d’extrême-droite, etc. Il a également exprimé son adhésion à la Déclaration de New York en vue d’une solution à deux Etats, moyennant des conditions.

« C’est un pas qui reste insuffisant au vu de l’extrême gravité de la situation », selon le professeur de droit international François Dubuisson (ULB).

L’arrêt du génocide devrait passer par le retrait de l’armée israélienne de la Bande de Gaza et la fin de l’occupation israélienne de la Cisjordanie. D’autres actions pourraient être entreprises par la Belgique ou l’Union européenne pour faire pression sur Tel Aviv. Plusieurs types de sanctions ont été évoqués, dont un embargo militaire complet ou le gel des relations commerciales et financières avec Israël.

M. Dubuisson a visé les banques israéliennes qui sont un des piliers de la politique de colonisation. « Un gel des avoirs aurait un impact très important. C’est un peu la hantise des milieux économiques israéliens qui ont peur que l’on touche au système financier israélien », a-t-il fait remarquer en rappelant les sanctions qui avaient visé le régime d’apartheid en Afrique du Sud. « Il y a eu une réflexion qui n’était plus seulement morale mais en termes de coût/bénéfice dans la société blanche sud-africaine ».

L’intervention de Mme Albanese est mal passée sur les bancs de la N-VA et du Vlaams Belang. Le député Sam Van Rooy (VB) s’en est pris à Mme Albanese en des termes tellement virulents que plusieurs groupes politiques se sont excusés au nom du parlement pour une telle intervention. Kathleen Depoorter (N-VA) s’est quant à elle dite heurtée par les affirmations selon lesquelles la Belgique n’en ferait pas assez.

Des propositions de résolution ont été déposées par le PS, les écologistes et le PTB demandant entre autres à la Belgique de reconnaître qu’un génocide est en cours. La discussion des textes reprendra mercredi. La majorité devrait également déposer une proposition de résolution reprenant l’accord du gouvernement du début du mois.

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