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En guise de remerciement, des Palestiniens ont brandi les drapeaux des pays qui reconnaissent désormais l’État de Palestine, dont la Belgique. Leurs espoirs sont grands : cette reconnaissance permet d’accroître la pression sur Israël.
Seulement, elle reste avant tout symbolique. « Cela ne va probablement rien changer sur le terrain. Ce qu’il faut faire, c’est développer un plan pour passer du symbole à l’action», estime Hady Amr, ancien représentant américain pour les affaires palestieniennes. « C’est un peu le problème de cette reconnaissance palestinienne. Il y a beaucoup d’ambiguïté. La Belgique, par exemple, a ce compromis dont on parle d’une reconnaissance qui sera inscrite dans la loi belge. Dans le texte que le Premier ministre a lu hier, il a parlé d’une reconnaissance juridique, sans pour autant définir ce que ça implique sur le plan juridique», note quant à elle Brigitte Herremans, chercheuse à l’université de Gand.
Beaucoup d’incertitudes, tant que les conditions posées par les divers pays ne sont pas respectées. A commencer par le désarmement du Hamas, mais le président palestinien a pris la parole en ce sens hier. «Le Hamas n’aura aucun rôle dans le gouvernement. Le Hamas et les autres factions doivent remettre leurs armes à l’autorité palestinienne. Nous voulons un État unifié, sans armes, un État régi par une seule loi et une seule force de sécurité légitime», a-t-il promis.
« Le Hamas est un groupe armé, terroriste, mais aussi un groupe politique, un groupe qui connaît un soutien populaire au sein de la population palestinienne. Dans ce sens-là, c’est très dur à imaginer qu’il se fasse éradiquer, comme le veut Israël», note Brigitte Herremans.
Alors, quelles conséquences pour les Palestiniens ? Leurs passeports seront reconnus par davantage de pays. Ensuite, une fois les conditions réunies, des ambassades palestiniennes pourraient aussi voir le jour dans les divers pays qui reconnaissent l’État. Sur le terrain, dans la bande de Gaza, rien n’a changé pour l’heure pour les civils qui affrontent les bombes israéliennes et la famine au quotidien.


















