"Le constat est glaçant": la limite climatique à atteindre d'ici 2100 bientôt dépassée, le président de la COP en partie responsable ?

Simon François, journaliste à RTL Info, spécialiste des questions environnementales, est sans appel : "Le constat est glaçant". Il est désormais inévitable que le seuil des 1,5 degré soit dépassé de manière constante sur plusieurs années. Et il y a une chance sur deux pour que ce réchauffement intervienne d'ici 2030. 

"Un degré et demi, c'est un seuil symbolique. C'est le réchauffement climatique à atteindre d'ici 2100, selon l'accord de Paris" explique Simon François. Pour s'en rapprocher, pour limiter les dégâts et espérer que le rythme du réchauffement ralentisse dans les prochaines décennies, une seule solution : "Les scientifiques sont très clairs, il faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles".

Les énergies fossiles grandes responsables de ce dépassement 

Parmi ces énergies, deux sont responsables à elles seules de près de 75 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde : le pétrole et le charbon. "C'est un peu le cœur du débat à cette COP, puisque les participants doivent décider s'ils s'engagent ou non à sortir complètement des énergies fossiles".

Autre grand débat, le président de la COP. En effet, le "Sultan Al-Jaber, c'est un peu le président de la COP multi-casquette". En plus de présider cette conférence, le sultan est aussi le patron de la compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis. 

"Et il a déjà été pris la main dans le sac dans les résumés des débats qu'il doit rédiger". Simon François continue son explication : "Lorsqu'un négociateur parle de 'sortie du pétrole', lui, il note 'réduction du pétrole', c'est une nuance, mais elle a toute son importance".

Une COP qui divise 

À la COP, il y a trois camps, trois groupes de pays qui débattent de la fin des énergies fossiles : "ceux qui parlent de la sortie ordonnée des énergies fossiles, ceux qui parlent de la réduction, et puis ceux qui souhaitent tout simplement qu'on ne mentionne pas du tout la fin du pétrole dans l'accord final de la COP".

Pour ce qui est de l'Arabie Saoudite et de la Chine, premier producteur de pétrole, les deux pays font partie du troisième groupe. Et le premier consommateur de charbon dans le monde, qui est aujourd'hui Dubaï, a de très nombreux soutiens. Selon plusieurs ONG de défense de l'environnement, près de 2500 lobbyistes des énergies fossiles sont accrédités à cette COP 28.