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« Même sous pression, je ne pouvais pas remplacer les preuves par l’idéologie », a témoigné mercredi devant une commission sénatoriale l’ex-dirigeante de la principale agence sanitaire américaine, renvoyée après moins d’un mois en poste par le ministre de la Santé aux positions vaccinosceptiques Robert Kennedy Jr.
Son audition devant une commission parlementaire est intervenue à la veille d’une réunion attendue sur les recommandations vaccinales pour les enfants, qui pourraient être remises en cause.
C’est précisément ce sujet qui a conduit à son renvoi, a affirmé Susan Monarez, scientifique dont la nomination avait été validée par le Sénat américain en juillet.
Dans sa déclaration liminaire, elle a expliqué que Robert Kennedy Jr (RFK Jr) lui avait « ordonné de (s)’engager à approuver à l’avance toute recommandation » d’un comité consultatif sur les vaccins « indépendamment des preuves scientifiques ».
« Même sous pression, je ne pouvais pas remplacer les preuves (scientifiques) par l’idéologie, ni compromettre mon intégrité », a-t-elle déclaré, en ajoutant que le ministre de la Santé lui avait « aussi ordonné de congédier des fonctionnaires responsables de la politique vaccinale sans motif ».
« La politique vaccinale doit être guidée par des données sérieuses et non pas des conclusions préétablies », a-t-elle insisté.
Questionnée par le sénateur républicain Bill Cassidy, lui-même médecin et défenseur des vaccins, Susan Monarez a détaillé une de ses dernières conversations avec RFK Jr.
« Il m’a dit que le calendrier vaccinal allait être modifié à partir de septembre et que je devais être d’accord », a-t-elle raconté, et qu’il en « parlait au président (Trump) tous les jours ».
« Il n’avait aucune donnée ni aucune preuve scientifique à l’appui » de ce projet, a-t-elle ajouté.
« Nous nous sommes battus tellement dur pour vaincre la polio, la rougeole, la diphtérie et beaucoup d’autres maladies. Revenir sur ces progrès serait non seulement irresponsable, mais trahirait toutes les familles qui nous font confiance pour protéger leur santé », a plaidé Susan Monarez.
Son renvoi brutal fin août, après seulement 29 jours en poste, a relancé les critiques contre RFK Jr, venues notamment d’institutions médicales et de fonctionnaires, actuels et anciens, du ministère de la Santé.
