Les États-Unis sont-ils réellement en guerre contre l’Iran ? Voici ce qu’en pense le professeur Serge Jaumain

L’attaque surprise des États-Unis était-elle, selon vous, préparée depuis longtemps ?

Il est difficile de donner une information précise à cet égard, mais pour organiser une attaque de cette importance, il était absolument nécessaire d’être prêt. Donc on peut penser que dans les sphères miliaires, on était prêt. Par contre, politiquement, on voit que Donald Trump a donné le signal à son retour du G7. Il s’était donné 15 jours de réflexion en pensant que peut-être qu’il pourrait utiliser ces 15 jours soit pour faire pression sur le régime iranien, soit pour préparer le conflit. Ce qui a surpris les observateurs, c’est la rapidité avec laquelle les frappes ont été organisées, c’est-à-dire à peine deux jours après qu’il ait décidé cela. Donc, on peut penser que sur le plan militaire, on était prêt. Sur le plan politique, il a évalué très rapidement l’intérêt pour lui, pour les États-Unis, d’agir aussi rapidement.

Les États-Unis vont-elles poursuivre les attaques ?

On a entendu les autorités américaines dire qu’ils n’étaient pas en guerre contre l’Iran. Ce qui est tout de même un petit peu particulier parce que quand on viole l’espace national d’un pays, même pour des frappes soi-disant limitées comme ce que l’on a vu, c’est bien sûr que les États-Unis sont en guerre avec l’Iran. Mais leur volonté, c’est pour le moment, en tous les cas, ce qu’ils disent, de limiter cela et d’attendre les réactions de l’Iran. Alors, aujourd’hui, tout va dépendre d’une part des réactions de l’Iran. Il y a plusieurs possibilités : fermer le détroit d’Ormuz, où il faut savoir qu’il y a 40 000 militaires américains dans la région, donc des bases américaines qui pourraient faire l’objet de représailles. Il faudra voir ce que font l’Iran et ses soutiens, même s’ils se sont faits très discrets, comme la Chine et la Russie. Il faudra voir quelles seront les décisions qui seront prises à ce moment-là. Pour le moment, on attend une éventuelle riposte de ce côté et alors on verra bien comment les États-Unis réagiront.