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Manifestation au Guatemala contre une ingérence présumée dans l'élection présidentielle

Des centaines de Guatémaltèques ont manifesté dimanche dans la capitale du Guatemala pour exiger la démission du procureur général et d'une poignée de procureurs qui se seraient efforcés d'entraver le second tour de l'élection présidentielle.

De nombreux manifestants brandissaient des pancartes demandant la fin d'une campagne de droite largement considérée comme une remise en cause de la légitimité du second tour du 20 août.

Bernardo Arevalo doit affronter Sandra Torres, une ancienne première dame également de centre gauche. Le vainqueur mettra fin à 12 années de gouvernement de droite dans ce pays d'Amérique centrale.

Les organisateurs ont appelé les manifestants à dresser des barrages routiers lundi et les entreprises à fermer leurs portes dans le cadre d'une grève nationale contre l'ingérence dans les élections.

Les manifestants ont demandé la destitution de la procureure générale Consuelo Porras, dont le bureau cherche à disqualifier le parti Semilla (Semence) de Bernardo Arevalo, un social-démocrate qui s'est hissé au second tour, indignant une partie de la population du Guatemala.

"Il y a eu une série d'actions judiciaires fallacieuses visant à rendre le 25 juin (scrutin du premier tour) nul et non avenu", a déclaré à l'AFP la militante maya Alida Vicente.

"Dehors les corrompus ! Nous en avons assez", ont scandé les manifestants.

Les actions judiciaires de ces dernières semaines sont largement interprétées au Guatemala et à l'étranger comme une tentative de saborder la candidature de M. Arevalo.

L'an dernier, le département d'État américain avait accusé Mme Porras, inscrite en 2021 sur la liste des "acteurs corrompus" de Washington, "d'entraver et de saper des enquêtes anti-corruption".

Les manifestants ont également exigé la révocation du juge Fredy Orellana et du procureur Rafael Curruchiche.

Sur ordre de M. Curruchiche, M. Orellana a ordonné au Tribunal suprême électoral (TSE) de disqualifier le parti Semilla, arguant d'anomalies dans la manière dont il avait été créé en 2017.

La Cour constitutionnelle du Guatemala a rejeté le recours du TSE et déclaré que le scrutin "ne peut être affecté" par les actions d'aucune institution.

Des agents judiciaires ont perquisitionné à deux reprises le TSE et cherché à y arrêter un fonctionnaire, et vendredi, une perquisition a été conduite au siège de Semilla dans la capitale.

Samedi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait état de sa "grande préoccupation" concernant les élections, dans un communiqué, et exhorté les autorités guatémaltèques "à protéger les citoyens contre toute ingérence illégale ou arbitraire dans le processus électoral".

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