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Mort du pape François: la succession a commencé

Alors que se préparent les obsèques du pape François qui seront célébrées samedi, le processus de succession débute dés ce mercredi avec les premières congrégations générales. Il s'agit de réunions informelles entre les cardinaux qui permettent de déterminer le profil du futur souverain pontife.  Le choix pourrait se faire entre le retour à un pape européen, ou la continuation de la politique dite périphérique exercée par le pape François. 

Les congrégations générales sont déterminantes dans la désignation du successeur de Saint Pierre. Tous les cardinaux peuvent y participer, y compris ceux qui ne sont plus électeurs, quand ils ont dépassé 80 ans. Contrairement au conclave où le secret est de mise, bien des informations filtrent de ces réunions. En 2005 après le décès de Jean Paul II, j’avais pu ainsi recueillir des informations auprès d’un cardinal français. C’est comme ça que j’avais appris que l’argentin Bergoglio, futur Pape François, déjà donné favori à l’époque, avait annoncé qu’il ne souhaitait pas être élu. Il avait passé son tour.

Pour l’élection d‘un pape il n'y a pas vraiment de candidature, mais au cours de ces congrégations, les cardinaux s’expriment et le discours de certains peut être déterminant. Ce qui fut d’ailleurs le cas pour François, cette fois en 2013. Ses frères cardinaux comme ils les appelaient, avaient vu en lui un profil à la fois ferme et ouvert, à même de réformer la curie romaine. Et cette fois il accepta.

Il y a beaucoup de questions en suspens dans l’Église, mais la clef réside dans le profil du futur Pontife. Bien des cardinaux européens, qui ne sont plus majoritaires mais encore très nombreux, verraient bien le retour d’un pape italien. Par exemple, Pietro Parolin, actuel secrétaire d’Etat, numéro deux du Vatican. Il incarnerait la continuité mais aussi le retour à une vision plus nord occidentale de la papauté, alors que François était devenu le défenseur de ce qu’on appelle le sud global.

Cela dit rien n’est simple. L’un des favori est un cardinal africain, Robert Sarah, né en Guinée, mais c’est un conservateur. Notamment sur les questions de mœurs comme l’homosexualité. Il pourrait devenir le premier pape noir, tout en étant soutenu par les ultras du catholicisme.  

Maintenant dans le collège cardinalice, il y a une importante diversité d’opinion. Ainsi, l’archevêque de Luxembourg, Monseigneur Hollerich, très apprécié par le pape François, est lui très progressiste. Favorable à la bénédiction des couples du même sexe, et même au mariage de prêtres.  

En fait, le défi de l’Église catholique qui compte quand même 1,4 milliards de fidèles, c’est de rester une église universelle ouverte au monde, ou de devenir, comme certains l’espèrent, le dernier bastion de la culture occidentale. Toutefois, il ne faudrait pas réduire l’élection d’un pape à une question d’ordre politique, car au final c’est le Saint Esprit qui décide, et l’histoire l’a prouvé souvent dans les cas litigieux,... il ne manque pas d’esprit !  

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