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Le Nicaragua a fermé mardi deux universités liées à l'Eglise catholique et décrété la saisie de leurs biens, au lendemain de la privation de statut légal à 18 syndicats patronaux dans le cadre d'une vaste répression des opposants.
Le gouvernement du président Daniel Ortega est accusé par l'ONU, les chancelleries occidentales et les organismes de défense des droits de l'Homme d'écraser toute opposition. Depuis les manifestations antigouvernementales violemment réprimées en 2018, qui ont fait plus de 350 morts, des centaines d'opposants ont été emprisonnés au Nicaragua et plus de 100.000 ont choisi l'exil.
Les mesures prises à l'encontre des universités, qui possèdent des campus dans plusieurs villes, ont été publiées au Journal officiel.
Tout comme les syndicats patronaux, elles ont vu leur statut juridique annulé en raison d'infractions présumées à une récente loi approuvée par le Parlement, allié de la présidence.
Les universités ont reçu l'ordre de remettre au Conseil national des universités (CNU) toutes les informations concernant les étudiants et les professeurs, qui seront réintégrés dans d'autres établissements agréés.
Tous les biens de ces universités seront saisis et transférés à l'Etat.
Le décret a également supprimé le statut juridique de la Fondation Mariana pour la sensibilisation au cancer, qui est également liée à l'Église, en raison d'infractions financières présumées.
Fin février Daniel Ortega avait vertement critiqué l'Eglise catholique, estimant qu'une "mafia" au sein du Vatican décidait de l'élection du pape et des hauts responsables religieux.
Cette diatribe du président nicaraguayen intervenait plus d'une semaine après une déclaration du pape François qui s'est dit "préoccupé" et "attristé" par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Alvarez.