Accueil Actu Monde International

Qui était Saleh al-Arouri, le n°2 du Hamas tué dans une frappe de missiles?

Saleh al-Arouri, le n°2 du Hamas a été tué mardi soir dans une frappe attribuée à Israël. Le missile, qui aurait été tiré depuis un avion de chasse israélien, selon un responsable de la sécurité libanais, visait les bureaux du mouvement islamiste dans la capitale libanaise, Beyrouth.

Ce même responsable affirme que six missiles ont été tirés, quatre ont explosé, dont deux ayant détruit deux étages avant de toucher directement la salle de réunion des responsables du Hamas.

Israël n'a pas revendiqué cette attaque, mais l'armée libanaise a constaté que les restes de missiles correspondaient à ceux qu'Israël avait tirés sur le sud du Liban, toujours selon ce responsable de la sécurité, relayé par l'AFP.

N°2 du mouvement depuis six ans

Originaire du village d'Arura, en Cisjordanie, al-Arouri a été emprisonné pendant près de 20 ans en Israël et libéré en 2010 à condition qu'il s'exile. Saleh al-Arouri n'avait pas mis les pieds sur sa terre natale depuis plus de 13 ans. 

Edition numérique des abonnés

Il s'est marié à sa sortie de prison, raconte sa mère Aïsha al-Arouri, qui l'a encouragé à accepter de partir plutôt que de risquer d'être de nouveau arrêté. Après trois ans en Syrie, il s'était installé Turquie puis au Liban.

Accusé par Israël d'être le cerveau de nombreuses attaques, Saleh al-Arouri a été élu directeur adjoint du bureau politique du Hamas en 2017, devenant le numéro deux du mouvement. 

La famille témoigne

Quand des femmes du village en larmes sont venues lui annoncer la mort de son fils de 57 ans, la mère de Saleh al-Arouri leur a demandé, fière, "Pourquoi pleurez-vous? Ne pleurez pas, apportez des gâteaux et distribuez-les aux gens", raconte-t-elle à l'AFP. Au Proche-Orient, il est coutume de distribuer des sucreries aux passants dans les rues pour fêter un événement heureux. 

"Il voulait le martyre, et il l'a obtenu", ajoute Mme al-Arouri.

La dernière fois qu'il a parlé à sa sœur, Dalal, c'était au matin du 7 octobre, le jour de l'attaque qui a déclanché cette nouvelle guerre. Elle se souvient : "Il m'a dit qu'il allait bien", raconte-t-elle, ajoutant qu'il l'a alors informé que le Hamas avait lancé une attaque dans le sud d'Israël.

Mardi soir, il n'a pas répondu au téléphone quand elle a essayé de l'appeler après avoir entendu qu'il était mort dans une explosion à Beyrouth.

"On est passé par toutes les émotions" en apprenant la mort de Saleh Arouri, raconte son neveu de 28 ans, Majed Souleimane: "on est choqué, on ressent de la colère et de la tristesse".

À lire aussi

Sélectionné pour vous