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Depuis janvier, 39.292 clandestins ont débarqué sur les côtes anglaises. En 2024, c’était 36 816. Malgré les contrôles, les patrouilles en mer, la transformation du terminal de l’Eurostar en forteresse, rien n’arrête ceux qui croient trouver le salut outre-manche. Ces chiffres montrent l’échec de l’accord conclu cet été avec Paris qui consistait à les renvoyer en France. Fin octobre seulement 75 d’entre eux avaient fait le voyage de retour.
Arrivé au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement de gauche, de Keir Starmer est sous pression. Cela fait plusieurs mois qu’il est largement devancé dans les sondages par le parti de Nigel Farage, l’artisan du Brexit, qui a fait de la question des migrants son sujet principal. Cet été, de nombreuses manifestations ont eu lieu devant les hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, en septembre l’une d’entre elles organisée par l’extrême droite a réuni pas moins de 150 000 personnes à Londres. Les sondages les plus récents donnent 36 % d’opinion favorable à Farage contre 27 % à Starmer. L’an prochain, des élections locales auront lieu, ce qui pourrait être catastrophique pour les travaillistes.
Suppression du « ticket en or »
Pour tenter de remédier à cela, la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, va mettre en place un plan. Elle aimerait supprimer le « ticket en or ». Elle prévoit la suppression de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile. Le statut de réfugié ne sera plus permanent, mais temporaire, et les gens seront renvoyés chez eux si leur pays est de nouveau considéré comme sûr.
Les réfugiés arrivés clandestinement ne pourront plus obtenir le statut de résident permanent au bout de 5 ans, mais au bout de 20 ans. Ces mesures pourraient être atténuées exceptionnellement si les candidats travaillent, étudient ou bénéficient d’importants revenus. Des décisions du même type ont été adoptées 2019 au Danemark, avec un certain résultat, en 2023 les demandes d’asiles ont baissé de 47 %.
Le Danemark, n’est pas comme le Royaume-Uni, où les migrants venus du Moyen orient ou d’Afrique, parlent souvent la langue, disposent sur place de réseaux familiaux, ou villageois et où l’accès à l’emploi au noir est particulièrement souple.


















