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"Un phénomène extrême": après les incendies en Grèce, des pluies torrentielles font au moins 2 morts

La tempête Daniel a coûté la vie à une deuxième personne en Grèce, indique mercredi la chaîne publique ERT. Les pompiers ont en effet découvert le corps d'une femme âgée dans le village de Paltsi, sur le mont Pélion, à l'est de la ville portuaire de Volos dans le centre du pays.  

Mardi déjà, un éleveur avait été tué par l'effondrement d'un mur. Une troisième personne est toujours portée disparue.  

Plusieurs villages ne sont en outre plus accessibles en raison de glissements de terrain et certains d'entre eux sont privés d'électricité, de téléphone et d'internet.  

Il s'agit des inondations les plus importantes depuis le début des mesures dans le pays. Des précipitations record sont tombées dans la ville de Zagora, au nord-est de Volos. Il y est tombé l'équivalent de 754 tonnes de pluie pour 1.000 mètres carrés, selon l'agence météorologique grecque EMY.

Des pluies torrentielles avaient fait mardi au moins un mort, déjà durement touchée par des incendies dévastateurs cet été, dont celui qui a ravagé le parc national de Dadia dans l'Evros (nord).

"Des orages et pluies intensives tombent mardi surtout à Volos, chef-lieu du département de Magnésie (centre)" où un homme a été retrouvé mort, a indiqué le porte-parole des pompiers Yannis Artopios sur la chaîne de télévision publique Ert.

La victime a été emportée par un torrent selon les premières informations tandis que trois autres personnes, dont un berger dans le village d'Agios Georgios, dans la même région, étaient portées disparues, selon les pompiers.

D'après les garde-côtes grecs, une femme qui faisait du canoé en mer dans la région de Chalcidique, plus au nord, est également recherchée.

Le département de Magnésie et les îles proches des Sporades sont en alerte rouge, selon les services de la Protection civile. 

Les précipitations à Volos ont atteint 200mm et 600mm dans le village voisin de Zagora, situé au pied du mont Pélion, selon le service météorologique national (EMY).

"La quantité de l'eau tombée en 24 heures est l'ensemble de la pluie habituelle pendant tout l'automne", a indiqué le météorologue Panayotis Giannopoulos à la Ert.  

"D'après les météorologues, c'est le phénomène le plus extrême en terme de quantité d'eau tombée en l'espace de 24 heures depuis que la Grèce possède des archives sur le sujet", a estimé lors d'un point presse le ministre de la protection civile, Vassilis Kikilias. 

"A Zagora, sur le mont Pélion, la pluie a atteint les 645mm jusqu'à 15h (...) et après une brève accalmie, on prévoit que les précipitations seront de nouveau intenses tôt demain matin", a-t-il ajouté. 

Le sous-sol de l'hôpital de Volos ainsi que les rues de la ville ont été inondés et les pompiers "sont en train de pomper l'eau", selon Yannis Artopios.

La  police a interdit les déplacements à Volos, dans certains villages du Pélion et sur l'île proche de Skiathos où en raison des inondations "les avions ne peuvent pas s'approcher de l'aéroport", a indiqué à l'AFP Savvas Karayannis, chef de la communication de Fraport, compagnie allemande qui gère les aéroports régionaux en Grèce.

Les transports en commun sont à l'arrêt jusqu'à nouvel ordre dans la ville de Volos et dans les environs et des coupures d'électricité et d'eau ont été signalées aux autorités. 

La circulation vers le sud du Pélion est interrompue après l'effondrement d'un pont. 

Conditions "extrêmes" 

"Les conditions météorologiques sont extrêmes et il y a actuellement de nombreux retards dans les liaisons aéroportuaires", a-t-il souligné. 

L'EMY a mis en garde contre de graves intempéries qui vont toucher le nord et le sud du pays jusqu'à jeudi et "les autorités sont en état d'alerte", selon le gouvernement.

Lundi soir, les orages ont frappé Eubée, île proche d'Athènes où des glissements de terrain ont été observés, ainsi que le département de l'Elide dans le Péloponnèse (sud-ouest) où des cultures ont été endommagées, selon des médias.

"Il s'agit d'un phénomène extrême", a indiqué le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis lors d'un entretien mardi avec la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropolou.

Sur le front de l'immense incendie de la forêt de Dadia à Evros, qui s'est déclaré le 19 août, Yannis Artopios a indiqué à l'AFP que "le feu est sous contrôle et aucun foyer n'est actif".

Toutefois, "les pompiers restent sur place pour surveiller la situation", a-t-il précisé.

Qualifié de "méga-incendie" selon des experts, le feu de forêt de Dadia, zone protégée par le réseau européen de Natura 2000, a jusqu'ici détruit plus de 81.000 hectares, soit presque la moitié des hectares touchés par les incendies depuis le début de l'été en Grèce, selon l'Observatoire européen Copernicus (EMS). 

Comme de nombreux pays du pourtour méditerranéen, la Grèce est en proie chaque été à des incendies dévastateurs qui ont fait cette année au moins 26 morts et ravagé au moins 150.000 hectares.

Après des mois de sécheresse historique, l'Espagne est également frappée par des pluies torrentielles qui ont fait trois morts et trois disparus.
 

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