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"Une augmentation de 42% en trois mois": l'aéroport de Liège s'adapte face à la flambée des exportations

Avec une hausse de 42 % des exportations vers les États-Unis en début d’année, Liège renforce ses connexions aériennes. Les entreprises belges s’activent pour envoyer un maximum de marchandises avant l’éventuelle entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières.

Le trafic aérien entre la Belgique et les États-Unis s’intensifie. FedEx, le géant américain du transport, a décidé d’augmenter la fréquence de ses vols entre l’aéroport de Liège et son hub de Memphis, aux États-Unis. Huit rotations hebdomadaires sont désormais assurées, contre cinq auparavant.

"On a vu une augmentation des exportations de 42 % sur les trois premiers mois de l’année", confirme Christian Decourt, porte-parole de Liège Airport. Un bond spectaculaire, nourri par les craintes de nouveaux droits de douane annoncés, mais encore suspendus.

Éviter les surtaxes

Dans un entrepôt de Grâce-Hollogne, près de Liège, les soutes des avions se remplissent à vive allure. Vingt pour cent de la marchandise est désormais destinée au marché américain : barbecues, fours à pain, détecteurs de noyades, parfums, cosmétiques… Des produits à forte valeur ajoutée qu’il faut expédier rapidement.

"Certaines entreprises ont anticipé dès l’investiture de Donald Trump et ont envoyé un maximum de stocks aux États-Unis avant d’être frappées par les surtaxes", explique Patrick Hollenfeltz, administrateur d’une société de logistique. Une stratégie défensive adoptée dès le changement de climat politique à Washington.

Les petites entreprises misent sur la niche

Mais toutes les entreprises n’ont pas la capacité logistique ou financière d’anticiper ainsi. C’est le cas d’"Invaders Amplification", une jeune société artisanale de Huy, qui fabrique des amplificateurs à lampe pour guitare. Repérés lors d’un salon musical à Los Angeles, leurs produits séduisent un public américain de niche.

"Je pense qu’il y a toujours un marché pour nous", explique François Deschamps, son administrateur. "C’est câblé à la main et c’est ça notre force face aux grandes marques. On va s’attaquer au marché américain malgré les mauvaises nouvelles au niveau des taxes".

Le transport maritime trop lent?

Contrairement au transport aérien, le fret maritime, bien que moins coûteux, peine à séduire les entreprises dans ce contexte instable. "Une entreprise qui envoie sa marchandise depuis le port d’Anvers verra sa marchandise arriver aux États-Unis dans les 30 jours. Mais beaucoup de choses peuvent changer en 30 jours, surtout avec Donald Trump", note Patrick Hollenfeltz.

Face à cette imprévisibilité, le transport aérien gagne du terrain, et le secteur logistique belge, en première ligne, s’adapte en temps réel à l’évolution des décisions politiques américaines. À Liège, l’aéroport s’impose plus que jamais comme une plaque tournante stratégique pour les exportations transatlantiques.

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