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Pacte sur les migrations: voici comment l'ONU réagit face à la crise gouvernementale en Belgique

Les Nations unies partent du principe que la Belgique soutient toujours le Pacte sur les migrations, quelles que soient les circonstances dans lesquelles le Premier ministre se rend à Marrakech, affirme dans de Standaard la haute diplomate Louise Arbour, qui a mené les négociations sur le texte aux Nations unies.

"Les Nations unies accepteront la représentation de la Belgique par le Premier ministre. Nous n'avons rien à redire à ce qu'il représente le parlement plutôt que le pouvoir exécutif. Dans chaque pays, cette question est réglée de différentes manières. Chaque pays détermine lui-même comment il se fait représenter sur la scène internationale", indique Mme Arbour.

En l'absence d'une contre-indication, Louise Arbour part du principe que la Belgique soutient toujours le Pacte: "la Belgique s'est rangée en juillet derrière le Pacte, après une procédure très transparente et claire. La suite logique de la procédure est l'approbation unanime du Pacte par tous les pays présents à Marrakech, quelle que soit la forme de leur représentation", a ajouté la diplomate.


"Si Michel va à Marrakech, il engage la Belgique, estiment le CD&V et l'Open Vld"

Il ne fait pas de doute aux yeux du CD&V et de l'Open Vld que le déplacement à la conférence de Marrakech du Premier ministre, Charles Michel, signifiera l'adhésion de la Belgique au Pacte des Nations Unies sur la migration.

La Chambre approuvera ce jeudi une résolution qui exprime le soutien du parlement au Pacte pour une migration sûre, ordonnée et régulière de l'ONU. Lundi, le Premier ministre se rendra dans la ville marocaine pour y porter le message du parlement, a-t-il annoncé il y a deux jours.


"Le Premier ministre n'a pas cinq qualités"

La N-VA s'oppose à ce Pacte et soutient qu'il n'y a pas eu d'accord au conseil des ministres sur ce Pacte. En d'autres termes, conformément à la Constitution, le Premier ministre ne pourrait donc engager le gouvernement qui est en charge de la conduite des relations extérieures. Jeudi après-midi, le chef de groupe N-VA, Peter De Roover, a interpellé directement M. Michel pour connaître le message qu'il portera à Marrakech. "Le Premier ministre n'a pas cinq qualités. Il a une qualité: il est le Premier ministre de notre pays et, en cette qualité, nous vous donnons mandat pour aller approuver ce Pacte à Marrakech et à New York (où une assemblée approuvera formellement le Pacte le 19 décembre)", a lancé le chef de groupe CD&V, Servais Verherstraeten. "Vous irez-là non pas en tant que touriste mais en tant que Premier ministre d'un pays et vous engagerez ce pays", a dit de son côté le chef de groupe Open Vld, Patrick Dewael. Le libéral a appelé les nationalistes flamands à être conséquents. Tout au long du processus qui a mené à la définition de la position belge sur le Pacte, la N-VA n'a pas émis d'objection qui aient remis en cause son soutien à cette position. C'est d'ailleurs fort de cette position que le Premier ministre s'est engagé devant les Nations Unies.

"Celui qui plus tard change d'avis doit en assumer les conséquences, ou il se soumet, ou il quitte le gouvernement. On ne peut pas être à la fois dedans et dehors. Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne", a souligné M. Dewael en paraphrasant le français Jean-Pierre Chevènement.

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