Accueil Actu

Pas de monnaie pour la messe? En France, vous pouvez participer à la quête via une application pour smartphone (vidéo)

Pas de monnaie dans les poches pour la messe? L'Église catholique en France a trouvé la parade en développant la possibilité de verser son obole via une application pour smartphone et en testant un "panier connecté" dans une paroisse de Paris. Sera-t-il dès lors possible d'utiliser sa carte bancaire dans les églises, chez nous en Belgique? Réponse avec nos journalistes Benjamin Samyn, Samuel Lerate et Maxime Avengazar.

Nous avons découvert l'un des 5 paniers en osier connecté de l'église Saint-François de Molitor, à l'ouest de Paris (France). L'objet garde un "design traditionnel" - une corbeille tressée d'osier - qui "permet à chacun de garder ses repères", souligne l'archevêché. Mais ce panier renferme en fait un terminal qui permettra au fidèle, muni d'une carte bancaire, de payer sans contact le montant de 2, 3, 5 ou 10 euros. C'est aussi simple que cela.

"Le constat est simple", fait valoir le diocèse: "Toute une génération utilise de moins en moins billets et pièces". Et regrette ensuite de ne pouvoir participer à la quête, qui revêt une dimension spirituelle, au moment de l'offertoire, avant la célébration de l'eucharistie.

Une ressource indispensable

Les quêtes sont une ressource indispensable à l'Église, la deuxième derrière le denier: 23% des plus de 600 millions d'euros collectés par les diocèses en 2016 en France l'ont été par cette voie. Elles couvrent le fonctionnement courant des paroisses (chauffage, éclairage, etc.). A Paris, un fidèle donne à la quête en moyenne près de 100 euros par an.

"On augmente les ressources des paroisses avec des dons deux à cinq fois supérieurs à ceux en espèces", se réjouit Stanislas Billot de Lochner, cofondateur de la société.

Depuis octobre 2016, huit paroisses permettent de le faire via une application pour téléphone mobile baptisée "La Quête". Elles seront rejointes par huit nouvelles églises dimanche. Cette appli est désormais présente dans une trentaine de diocèses et touche plus de 5.000 clochers regroupés dans environ 450 paroisses, selon la start-up qui l'a développée, Obole Digitale.

Et chez nous, en Belgique?

Nous avons demandé à certains fidèles belges leur point de vue sur la question. "Je n'y vois pas d'inconvénient. Nous sommes au 21e siècle, il faut s'adapter aux nouvelles technologies tout en restant fidèle à son humanisme", dit l'un d'eux au micro de nos journalistes Benjamin Samyn et Samuel Lerate. "Il faut suivre le progrès, pourquoi pas", renchérit un autre. "Je ne sais pas si je le ferai, mais je peux le concevoir", conclut une dernière. Olivier, lui, est Français. Il n'est pas contre le système mais cela pourrait, selon lui, changer les habitudes. "C'est vrai que les gens se tourneront peut-être plus vers les dons...".

En Belgique, a priori, le système n'est pas encore envisagé. "On va d'abord voir si l'expérience est positive en France et puis peut-ête qu'on l'envisagera chez nous", indique Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique. "Mais je ne le sens qu'à moitié dans la mesure où c'est, je trouve, une démarche assez impersonnelle...".

En tout cas, dans l'église parisienne qui teste le système, les paniers de collectes classiques sont toujours présents, ils côtoient désormais ceux qui permettent les dons 2.0.

À lire aussi

Sélectionné pour vous